La recette de l’hôpital de Nivelles pour ne pas (trop) manquer de personnel
L’hôpital de Nivelles fait figure d’exception alors qu’une pénurie de personnel soignant touche de nombreux hôpitaux.
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Publié le 27-01-2023 à 15h45 - Mis à jour le 27-01-2023 à 17h23
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À l’hôpital de Nivelles, les équipes sont quasiment au complet. On peut parler d’exception dans le paysage hospitalier brabançon wallon, voire belge.
Ce qui ne veut pas dire que le Groupe Jolimont n’a éprouvé aucune difficulté pour engager les 340 équivalents temps plein que représente le personnel soignant à l’hôpital nivellois.
"Nous n’avons pas une légion d’infirmières. Mais au regard des normes, nous sommes dans le cadre, constate le directeur des soins infirmiers, Pierre Van den Berge. Nous n’avons pas de fermeture de lits. Mais nous n’avons pas beaucoup de marge de manœuvre pour faire face, par exemple, à une épidémie, comme il y a quelques jours avec la grippe. Il est difficile de compenser l’absentéisme pour maladie. Ça a un impact sur la charge de travail."
Nivelles fait donc figure d’exception. Pierre Van den Berge estime que la taille, modeste, de l’hôpital nivellois peut, en partie, expliquer son succès en tant qu’employeur: "Nous avons encore un hôpital à taille humaine. Beaucoup de collaborateurs recherchent ce type d’établissement."
« Chez nous, les étudiants ne sont pas considérés comme de la main-d’œuvre gratuite »
Mais il ne s’agit pas du seul atout de l’hôpital de Nivelles, estime son directeur des soins: si l’hôpital nivellois a moins de difficulté à engager, "c’est le résultat d’un travail de fond réalisé dès l’accueil des stagiaires. Chez nous, les étudiants travaillent doublés avec une infirmière. Les étudiants ne sont pas considérés comme de la main-d’œuvre gratuite. Nous nous battons pour les accompagner, pour les initier à la réalité du métier, ses côtés plus difficiles, ses responsabilités, mais aussi ses côtés positifs, le contact humain, voir la progression des patients."
Pour pouvoir participer à la manifestation de ce mardi 31 janvier dans les rues de Bruxelles, une partie du personnel de soins nivellois s’est mis en grève. Cela aura des répercussions sur l’organisation des services ; des opérations ont dû être postposées.
« Je comprends qu’elles demandent une revalorisation »
Pierre Van den Berge comprend les revendications du personnel soignant: "Le métier a évolué. Le personnel soignant assure une permanence 24 heures sur 24, assure le relais auprès du corps médical, c’est énormément de responsabilités avec un salaire pas toujours à la hauteur. Il y a beaucoup de pression liée à la charge de travail. Les infirmières généralistes n’ont pas eu de revalorisation, si ce n’est l’indexation qui ne fait que suivre l’évolution du coût de la vie. Je comprends aisément qu’elles demandent une revalorisation. Mais les finances de l’hôpital liées à l’indexation, aux coûts de l’énergie, ne nous permettent pas d’accompagner leurs demandes financières."