Nivelles : un abattage controversé mais autorisé sur l’ancien site Arjo Wiggins
L’abattage des arbres d’un petit bois à l’extrémité du site Arjo Wiggins fait réagir. Mais un permis de dépollution a été octroyé par la Région.
Publié le 25-01-2023 à 21h34 - Mis à jour le 25-01-2023 à 21h35
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Sur les réseaux sociaux, les travaux d’abattage d’arbres qui viennent d’être entamés à une des extrémités de l’ancien site Arjo Wiggins, à l’arrière du magasin Colruyt du côté des rues du Merly et Lossignol, font beaucoup réagir les riverains. Au conseil communal de ce lundi, Évelyne Vanpée (Les Engagés) s’est également étonnée de ce chantier, alors qu’il était a priori prévu qu’il n’y aurait pas de construction sur cette partie du site, répertoriée par ailleurs comme refuge naturel et couloir écologique.
Les riverains ont été avertis qu’il s’agissait de permettre la dépollution de cet ancien site industriel. "Mais tant que ce terrain n’est pas occupé, il n’y a aucune incidence pour la santé humaine: quel est l’avantage de l’assainissement prévu ? a demandé la conseillère de l’opposition au conseil. Y aurait-il un projet qui n’a pas été communiqué ?"
Alors que certains déplorent que personne n’ait été informé en amont de ces importants travaux de dépollution, l’échevin de l’Environnement et des Travaux, Pascal Rigot (Écolo), a retracé l’historique du dossier. Un projet de plan d’assainissement a été déposé à la Région wallonne le 25 mai 2020, et il a été envoyé au collège communal qui a bien lancé une enquête publique, avec l’affichage réglementaire.
Cette enquête s’est déroulée en juin et juillet 2020, et les membres du Plan communal de développement de la nature (PCDN) ont été sollicités pour remettre un avis. Les commentaires faits dans ce cadre n’évoquaient guère le plan d’assainissement lui-même, d’après l’échevin, mais plutôt les plantations futures.
Le 13 juillet 2020, le collège a dès lors remis un avis favorable pour la dépollution, ce qui est assez logique, en prévoyant certaines conditions. L’une de celle-ci recommandait l’élaboration d’un plan d’abattage et de replantation en collaboration avec le Département de la nature et des forêts (DNF) pour la zone des anciens bassins.
Cet avis communal a ensuite été transmis à la Région, laquelle a octroyé le permis en novembre 2020. Dans ce permis, les considérants parlent d’abattage, de dessouchage, de planification et de bonnes pratiques, et le dispositif de la décision précise qu’il faudra maintenir des zones refuges durant le chantier d’assainissement. Mais la contrainte de faire appel au DNF n’a pas été reprise telle quelle.
Pour excaver des terres polluées, il faut retirer les arbres
Le chantier en cours, a précisé Pascal Rigot, est donc l’exécution d’une décision qui a été prise en respectant toutes les règles de procédure. La pollution sur place avait été constatée, y compris dans les plans d’eau. Et pour excaver des terres polluées, inévitablement, il faut retirer les arbres. Le demandeur, qui a reçu un permis de dépolluer, l’exécute…
"Des zones refuges sont imposées: on peut aller jeter un œil mais c’est au SPW de vérifier si les conditions du permis sont respectées, a ajouté l’échevin de l’Environnement. Et il y a un suivi de ce dossier: l’agent en charge nous l’a confirmé lors d’une réunion."