Nivelles : les bosseurs et bosseuses des gilles de l’Apertintaille apprennent à mettre la main à la paille
Les gilles de l’Apertintaille ont organisé, mercredi soir dans leur local, une formation pratique pour apprendre les techniques du bossage.
Publié le 19-01-2023 à 18h48 - Mis à jour le 19-01-2023 à 18h49
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Après les auditions de batterie le week-end dernier dans les locaux des différentes sociétés de gilles et de fantaisie, les Aclots ont sans doute déjà en tête quelques airs de carnaval. Mais ceux qui sont passés devant la Brasserie de la Collégiale et ont jeté un œil à l’intérieur à travers la vitrine, mercredi soir, se sont sans doute demandé s’ils n’avaient pas raté quelques épisodes de soumonces…
Les gilles de l’Apertintaille organisaient en effet dans leur local une formation pratique, dispensée par des membres expérimentés, afin d’apprendre les techniques de bossage des gilles.
Surtout des bosseuses
La paille était étendue sur une bâche au milieu du café, plusieurs gilles servaient de mannequin, et les bosseurs – surtout les bosseuses ! – du jour s’activaient à former les "torches", rembourrer les épaules puis le dos dans les règles de l’art, passer ensuite à l’avant, serrer la ceinture en appliquant quelques trucs à retenir pour le jour J.
De quoi initier ceux qui n’avaient jamais mis la main à la paille, mais aussi se perfectionner et glaner quelques conseils précieux pour ceux qui ont déjà tenté l’exercice avec plus ou moins de réussite. De la manière de plier le mouchoir de cou à la confection des torches de paille en repliant les extrémités des brins vers l’intérieur en passant par la "zone plus dure" à former à l’endroit du grelot, il y a quelques tours de main à acquérir.
« La bosse, c’est aussi le confort du gille »
"La bosse fait partie du costume du gilles, expliquait sur place Grégory Auteval, président des gilles de l’Apertintaille. Si on est mal bossé, s’il y a des creux, on voit les imperfections et ce n’est pas très esthétique. La bosse, c’est aussi le confort du gille. Quand il y a des bouts de paille qui rentrent dans la peau et qu’il faut endurer ça une journée entière, c’est pénible. Parfois, d’ailleurs, il faut rebosser… Certains gilles aiment bien un bossage serré qui les maintient bien droit et soulage le dos, d’autres préfèrent un peu plus de souplesse…"
Un bossage bien fait protège aussi de la pluie et du froid. Mais évidemment, il faut respecter quelques règles, et ne pas oublier de former un beau "plateau" pour accueillir la collerette. Les non-initiés seront sans doute aussi étonnés d’apprendre que la paille utilisée est nettoyée et dépoussiérée, expressément pour les bosses de gilles. Celle qui était utilisée mercredi venait d’ailleurs d’une ferme… de la région de Binche !