Nivelles : de 46 heures de travail à un an ferme, et un acquitement, pour un largage de cannabis par-dessus l’enceinte de la prison
Les largages de petits paquets lestés de stupéfiant se multiplient en direction du préau de la prison. Une école voisine veille…
Publié le 19-01-2023 à 07h12
:focal(544.5x417:554.5x407)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/UXUNOM476FHF7E6NUPGRRNGJVU.jpg)
Un quinquet – nous maquillons ici les prénoms – s’est retrouvé le 28 novembre dernier sur les bancs de la correctionnelle nivelloise pour une expédition menée le 14 juin 2020 dans des circonstances d’improvisation assez originales.
"Un peu innocent", selon son avocate, Théodore G., 20 ans, tombe dans le panneau. Il connaît bien Louis B., 26 ans, un ami d’enfance, qui purge une lourde peine à Nivelles (vingt ans de prison en cour d’assises du Hainaut en 2005 pour le meurtre de Jason Denies) et qui aimerait recevoir un peu de cannabis pour adoucir sa détention.
Théodore devrait être le lanceur d’herbe avec une récompense de 50 € car son pote Jacques G., 21 ans, initialement choisi pour le largage, dit avoir le vertige alors que le paquet doit être lancé du haut d’une toiture voisine de la prison.
Tous deux viennent à Nivelles dans une voiture conduite par un homme resté inconnu. Ils rencontrent trois autres hommes qui leur donnent des instructions quant à la manière optimale de larguer de préférence de tel côté du préau.
Sans masque en plein Covid
Ils ont oublié de porter un masque alors que l’on nage en plein Covid et ils ignorent que l’IPAM (Institut provincial des Arts et Métiers) tout proche fournit un poste d’observation idéal, parfois relié au commissariat de police.
Bref, un combi arrive alors que le paquet vient d’être lancé et les policiers appréhendent deux jeunes (Théodore et Jacques) qui marchent à belle allure vers la gare.
Le colis est retrouvé. Il contient 73 grammes de cannabis et il est parvenu à Franz D., 29 ans, qui partage sa cellule avec Jérôme L., 28 ans. Franz a pour mission de faire remonter le paquet jusqu’à la fenêtre de la cellule de Louis B. par des moyens détournés.
Le parquet avait bien compris que les deux jeunes ne sont que des faire-valoir et il ne requit que deux modestes peines de travail de 46 heures. Elles ont été accordées. Le détenu Franz, qui avait prélevé 24 grammes pour sa consommation personnelle, écope de 90 heures, Jérôme qui partage sa cellule est acquitté, mais Louis est condamné à un an de prison ferme.