« Je reviens de très loin » plaide, au tribunal, la dame dont la présence fut interdite au centre de Nivelles
Poursuivie en correctionnelle pour une série de vols, une dame avait fait l’objet d’une interdiction de lieu, il y a un an à Nivelles.
Publié le 12-01-2023 à 06h44
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Au début décembre 2021, le bourgmestre de Nivelles avait pris une mesure exceptionnelle. en l’occurrence un arrêté interdisant, pour un mois, à une citoyenne de se trouver dans toute une série de rues du centre-ville.
Le comportement de cette dame, notamment sa manière agressive de mendier mais aussi son habitude de se mettre devant les voitures pour les obliger à s’arrêter et se faire conduire chez elle, avait un temps beaucoup agité les réseaux sociaux. On lui imputait aussi de petits larcins et sa situation avait même été évoquée au conseil de police, vu le nombre de plaintes de citoyens se disant importunés par ses comportements récurrents.
"Nous voulons qu’elle se rende compte de la gravité des faits, et qu’elle réagisse", avait indiqué à l’époque le bourgmestre, Pierre Huart, qui avait entendu l’intéressée avant de prendre cet arrêté.
Apparemment, la prise de conscience souhaitée du côté des autorités locales a bien eu lieu. Mardi matin, cette dame se retrouvait devant le tribunal correctionnel pour s’expliquer sur une série de faits commis en septembre et en octobre 2021.
On lui reprochait par exemple d’avoir arraché un billet de 50 € des mains d’une dame âgée dans un hall d’immeuble, de s’être emparée du sac d’une automobiliste qui l’avait prise en stop, d’avoir chapardé 50 € dans le portefeuille d’un voisin, ou encore d’avoir emporté le porte-monnaie de personnes qui buvaient en verre en terrasse. Il y eut aussi quelques tentatives de vol, notamment un arrachage de sac en rue que la victime avait fait échouer.
« Je suis désolée de tout ce que j’ai fait »
En cure depuis près d’un an, désormais abstinente, l’intéressée a tout avoué sur le banc des prévenus. Et même un peu plus que ce qui se trouvait dans le dossier ! Elle séjourne dans un centre depuis plusieurs mois, et était accompagnée d’un assistant social attaché à cette structure.
"À l’époque, j’étais sous l’emprise de la cocaïne, des médicaments, de l’alcool, a-t-elle expliqué. Je suis en train de me rétablir, avec un travail acharné depuis près d’un an pour me sortir de cet enfer. J’ai fumé mon premier joint à 13 ans, j’ai pris des drogues plus dures à 15, et de la cocaïne à partir de 17 ans. Je me suis retrouvée à la rue, j’ai fait de mauvaises rencontres, je me suis retrouvée dans des squats à Nivelles… Je suis descendue vraiment très bas et aujourd’hui, je reviens de loin. Je suis désolée de tout ce que j’ai fait. Je sais que ce n’est pas acceptable."
Son avocat a détaillé les efforts de sa cliente depuis son admission dans un centre en janvier 2022. Elle s’y trouve toujours, et remonte progressivement la pente avec à présent un projet de vie à mettre en place par étapes, de manière encadrée.
"J’entends le parcours difficile de madame, j’espère qu’elle pourra se reconstruire de manière sereine, a requis le ministère public. Le but aujourd’hui n’est pas de l’envoyer derrière les barreaux." Une peine de travail ou une peine de probation autonome ont été suggérées.
Le jugement sera rendu le 13 février.