Nivelles : le nouveau plan Cigogne fait des déçus
Aucun projet nivellois n’est retenu par l’ONE, pas même les places construites via des charges d’urbanisme et pouvant être mises en œuvre rapidement.
Publié le 30-12-2022 à 06h51
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Nous avons évoqué, il y a quelques jours, les projets de création de places pour l’accueil de la petite enfance retenus en Brabant wallon dans le cadre du nouveau plan Cigogne de l’ONE (Office de la naissance et de l’enfance). Si certains ont de quoi se réjouir, par exemple du côté de Villers-la-Ville où le dossier de construction d’une crèche de 70 places sera subventionné, d’autres font la grimace. C’est le cas à Nivelles, où aucun des projets qui avaient soumis n’a finalement été sélectionné.
"Même si ce n’est pas une surprise totale puisque le taux de couverture – c’est-à-dire le nombre de places d’accueil par rapport au nombre d’enfants de 0 à 2 ans et demi – sur Nivelles demeure un des meilleurs du Brabant wallon et de la région wallonne, j’en suis quelque peu déçu car un besoin persiste", a réagi ce mardi via un communiqué l’échevin de la Petite Enfance, Grégory Leclercq (Écolo).
D’après les chiffres de 2020, ce taux à Nivelles était effectivement de 66,3 %, alors que la moyenne régionale était de 38 % et la moyenne provinciale de 53,5 %. Mais l’échevin fait remarquer que derrière ce bon taux en Brabant wallon, il est intéressant de voir également quel est le taux de subventionnement des places d’accueil existantes. Là, on est à moins de 60 % en Brabant wallon alors que dans les autres provinces wallonnes, ce taux dépasse – parfois de loin – les 70 %. En clair, c’est dans la Jeune province qu’il y a le plus de crèches non subventionnées, privées notamment, avec des tarifs qui peuvent faire mal au portefeuille des parents…
Les deux projets concernaient 28 places au total
L’échevin nivellois regrette que certains critères n’aient pas été pris en compte pour retenir les dossiers, notamment la vitesse de mise en œuvre. C’est que les deux projets soumis par le Centre de la petite enfance de Nivelles (CPEN) concernaient des milieux d’accueil de 14 places – 28 place au total, donc – dont la création a été imposée dans le cadre de charges d’urbanisme pour les promoteurs des projets Duvieusart et Coparty. Elles sont déjà construites, et ont même déjà été utilisées de manière temporaire pour permettre des travaux dans les autres crèches du CPEN.
Grégory Leclercq aurait aussi aimé que l’ONE ait porté une attention au statut de "bassin de vie" de Nivelles. De nombreux habitants de communes voisines viennent pour bénéficier de certains services et infrastructures, et c’est le cas pour le secteur de la petite enfance. Il faut donc prendre en compte non seulement les besoins propres à la ville, mais aussi les demandes extérieures.
C’est d’autant plus le cas, fait remarquer, l’échevin, que la cité des Aclots a également un réseau scolaire très développé accueillant, dans le fondamental et en secondaire, des élèves des entités voisines. Pour les parents, déposer des enfants de la famille à l’école et d’autres à la crèche est intéressant en termes de planning et d’organisation des déplacements.
Un « deuxième tour » ?
Un autre élément qui aurait pu orienter la décision dans un sens plus favorable est la fermeture des crèches du groupe Néokids: il y en avait une dans le centre de Nivelles, qui proposait 17 places…
Que fait-on à présent ? Grégory Leclercq espère un "deuxième tour" pour l’octroi des subventions, tous les projets retenus – il y a en parfois plusieurs pour une seule commune – ne pouvant peut-être pas se concrétiser dans les délais prévus.
"Si ce n’est pas le cas, on réfléchira aux moyens de développer l’accueil non subventionné par l’ONE, indique l’échevin. Il faut voir si la Ville peut se permettre d’apporter une aide pour maintenir des tarifs accessibles, et explorer sans doute aussi les possibilités de partenariat avec certaines sociétés…"