Hôtel de Rifflart,à Nivelles: 153 réclamants et une pétition de plus de 1000 signatures
L’enquête publique sur la nouvelle demande de permis pour transformer le bâtiment historique en appart-hôtel a mobilisé pas mal d’opposants.
Publié le 22-06-2022 à 06h52
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/TBA2DZ5KFBHOHC4QZ5D6HXL5DQ.jpg)
Après avoir essuyé un premier refus en décembre 2020, le propriétaire de l’hôtel de Rifflart d’Ittre a introduit il y a quelques semaines une nouvelle demande de permis pour transformer ce bâtiment historique de la rue de Soignies, datant des XVII et XVIII siècles, en "hôtel urbain". L’enquête publique s’est terminée la semaine dernière et les opposants se sont manifestés en nombre: à l’hôtel de ville, on confirme la réception de 115 réclamations, qui représentent en réalité 153 personnes.
À ces 153 réclamants, il convient d’ajouter les signataires d’une pétition qui a réuni un peu plus de 1000 signatures. Il est vrai qu’un comité spécifique s’est formé il y a plusieurs mois pour demander la préservation des lieux, et qu’une page Facebook ainsi qu’une pétition en ligne ont été lancées dès février par "Les amis de l’Hôtel de Rifflart". Lesquels sont notamment soutenus par la section locale des Engagés, dont les élus siègent dans l’opposition au conseil communal aclot.
Quant au collège communal, à ce stade, il ne s’est pas encore positionné sur la nouvelle mouture du projet.
Quelques jours avant que la nouvelle demande de permis soit rendue publique, le comité d’opposants au projet et Les Engagés avaient cosigné un courrier envoyé à plusieurs membres du gouvernement wallon afin de demander que le bâtiment ancien et le jardin qui est situé juste à l’arrière soient préservés.
Au parlement wallon, André Antoine (Les Engagés) a adressé à la mi-mai une question écrite sur le sujet à la ministre (nivelloise) en charge du patrimoine, Valérie De Bue (MR). Il s’agissait notamment de savoir si celle-ci était disposée à étudier avec son administration la restauration architecturale de ce bâtiment, et à garantir la préservation du jardin. Ou, à défaut, à imposer des conditions pour le maintien de la valeur patrimoniale de l’immeuble.
Un bien «pastillé»
La réponse est arrivée il y a quelques jours. Valérie De Bue y précise que ses services et elle-même ne demandent pas mieux que pour les futurs aménagements, le promoteur opte pour une restauration harmonieuse, respectant le caractère architectural de l’immeuble. Mais elle précise dans la foulée que le bâtiment n’est pas classé.
Il est en effet pour l’instant inscrit à l’inventaire régional avec l’opposition d’une "pastille", laquelle lui confère un premier degré de protection en raison d’une valeur patrimoniale à l’échelle locale.
"Le fait que ce bien soit pastillé impose qu’un avis soit demandé à l’AWaP lors du dépôt d’un permis d’urbanisme , complète la ministre. Le but de cette procédure est d’informer au mieux l’autorité compétente en matière de permis quant à l’intérêt et aux caractéristiques patrimoniales du bien immobilier visé par le projet d’aménagement."
On se rappellera d’ailleurs que l’Agence wallonne du patrimoine avait remis un avis défavorable dans le cadre de l’instruction du premier projet présenté par le promoteur, et cet avis avait finalement été suivi d’un refus de permis.
"Prenant acte de cette décision, le maître de l’ouvrage a pris contact de manière informelle avec mon administration afin d’affiner son projet d’un point de vue patrimonial et de rencontrer les remarques émises dans l’avis défavorable susmentionné" , a encore indiqué la ministre en réponse à la question écrite du député régional perwézien.