Nivelles: les Ateliers Chantrenne disparaissent pour laisser la place à un ensemble de 66 logements
Les travaux de démolition ont débuté sur le site industriel : 61 appartements et cinq maisons vont sortir de terre, le long d’une nouvelle voirie.
Publié le 11-05-2022 à 06h40
VINCENT FIFI
Ce n’est pas une première pierre que le promoteur Redev a posée symboliquement mardi sur le site des anciens ateliers de mécanique générale Chantrenne. Au milieu des vieux murs où une bonne partie des toitures ont déjà été enlevées, le bourgmestre, Pierre Huart, a été invité à desceller une brique sans doute placée par un maçon à la fin du XIX siècle. C’est que si le complexe de bâtiments industriels situé en plein centre-ville – l’entrée est située rue Roblet – sera démoli dans les prochaines semaines, une partie des matériaux et certains éléments faisant partie de l’histoire du site (lire ci-dessous) seront récupérés pour la nouvelle construction.
"Nous conserverons les briques – on compte environ 600 palettes – pour le parement des façades et les vieilles poutres, qui ont plus de 100 ans, serviront notamment à faire des bancs où les futurs habitants pourront s’asseoir , indique Benjamin Piret Gérard, le patron de Redev. Les dalles de béton seront également concassées sur place pour servir de fond de coffre pour la nouvelle voirie. C’est ce qu’on appelle l’économie circulaire, et cela permet aussi de limiter le charroi de camions autour du chantier."
Plus de 70 réclamants lors de l’enquête publique
Un chantier qui n’a pas provoqué l’enthousiasme des riverains lorsque la demande de permis a été introduite. Plus de 70 réclamants se sont manifestés lors de l’enquête publique, dont une partie craignaient une extension du projet dans un second temps. Ce n’est pas à l’ordre du jour, selon le promoteur.
En tout cas, le permis a été accordé en décembre dernier et 61 appartements répartis en trois immeubles sortiront de terre, plus cinq maisons unifamiliales accolées et une salle communautaire réservée aux futurs habitants du nouveau quartier. Un petit atelier commun, avec des outils mis à disposition pour bricoler, est aussi prévu. La phase de construction devrait durer deux ans et demi.
Avant cela, les travaux de démolition de cet été provoqueront inévitablement des nuisances, et il faudra également dépolluer le sol. Après des dizaines d’années d’activités industrielles utilisant de l’huile et des métaux, ce travail est primordial. Dans la zone la plus polluée du site, le promoteur a prévu de profiter de l’excavation des terres contaminées pour créer un parking souterrain de 74 places.
Du côté du collège communal, on se réjouit de voir le privé reconvertir une des dernières friches industrielles du centre de Nivelles, et assumer les coûts de dépollution. L’amiante, qui était également présent en quantité dans les toitures des bâtiments, a déjà été évacué dans les règles.
"Retenons aussi qu’alors qu’il a été quasi totalement minéralisé du temps de son activité industrielle, environ 55% du site sera végétalisé dans le cadre de cette reconversion" , souligne le bourgmestre, Pierre Huart.
Des charges d’urbanisme ont été imposées au promoteur: celui-ci devra placer deux bornes rétractables à l’entrée de la place de Lalieux, et refaire des trottoirs dans une partie de la rue de Namur et de la rue Vandervelde.
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