Le Roman Païs va tenter l’auto partagée dans deux quartiers de Nivelles et de Tubize
À l’initiative des HSRP, Wibee propose une voiture partagée aux habitants de la Maillebotte à Nivelles et du Stierbecq à Tubize.
Publié le 27-01-2022 à 07h01
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Gérant environ 3 200 maisons et appartements publics dans les communes de l’ouest du Brabant wallon, la Société des habitations sociales du Roman Païs (HSRP) est aujourd’hui engagée dans différents plans de rénovation de son parc de logements. L’idée est d’améliorer la performance énergétique des bâtiments, dans un objectif de durabilité mais aussi pour diminuer le montant des factures des locataires et donc augmenter leur pouvoir d’achat.
"Dans cette logique, nous avons réfléchi à d'autres pistes d'investissements et nous avons pensé à la mise en œuvre d'un système de voitures partagées, explique le président des HSRP, Pierre Huart. Posséder une voiture, surtout à l'heure actuelle quand un plein coûte plus de 50€, cela a un impact non négligeable sur le budget d'un ménage. Une voiture partagée nous permet aussi d'affronter une autre difficulté: les soucis de mobilité et de stationnement dans certains quartiers."
Et de prendre l’exemple de la Maillebotte, à Nivelles, où est installé le siège des HSRP. Une bonne partie du quartier est constitué de maisons louées ou mise en vente dans le passé par la société. Aujourd’hui, les enfants restant de plus en plus longtemps chez leurs parents, il y a deux, voire parfois trois voitures par logement. Ce qui pose de réels problèmes dans certaines rues.
Les HSRP ont lancé un marché public pour tester ce système de voitures partagées dans deux endroits: à la Maillebotte, ainsi que dans le quartier du Stierbecq (rue Beau Séjour) à Tubize. C’est la société Wibee, dont le siège est à Louvain-la-Neuve, qui a été retenue.
Le système est opérationnel depuis cette semaine et des conditions particulières ont été consenties pour inciter les habitants de ces deux quartiers à tenter l’expérience, en téléchargeant l’application pour utiliser les voitures. Il n’y a pas de frais d’inscription, pas de caution, pas d’abonnement à payer et pour les six premiers mois d’utilisation, Wibee renonce aux 2,5€ de l’heure auquel est facturé habituellement son service. Il ne reste donc à payer, pour les nouveaux utilisateurs, que 0,30€ par kilomètre parcouru.
Vu le succès du modèle depuis quelques années à Nivelles (lire ci-dessous), les HSRP espèrent que la période de test d’un an aboutira à un résultat positif. Ce qui permettra d’envisager sa mise en œuvre dans d’autres quartiers de logements publics à Braine-l’Alleud ou Rebecq.

Si pour la Société des habitations sociales du Roman Païs, la mise en œuvre de voitures partagées est une première, ce n’est pas le cas pour la Ville de Nivelles. La collaboration avec Wibee a en effet débuté il y a plusieurs années pour placer une voiture partagée sur le plateau de la gare, ainsi que dans un autre quartier. L’an dernier, la mise à disposition d’une voiture partagée a également été imposée via des charges d’urbanisme au promoteur qui a rénové l’ancienne résidence Athéna.
"La société Cambio a également deux voitures partagées sur Nivelles: cela fait donc cinq, et celle-ci est donc la sixième, résume le bourgmestre, Pierre Huart. Nous sommes tout à fait convaincus par ce type d'initiative et d'ailleurs, toutes les expériences menées jusqu'ici ont réussi. Il est arrivé plusieurs fois que des nouveaux arrivants, qui viennent de Bruxelles ou de la périphérie, s'adressent à la Ville pour savoir s'il y a des voitures partagées à Nivelles."
En ce qui concerne la première voiture partagée proposée près de la gare, le collège communal avait convenu avec la société d’un seuil minimal d’utilisation en dessous duquel la Ville devrait contribuer au financement. Mais vu le succès, elle n’a jamais déboursé le moindre centime.
D’après les calculs des responsables de Wibee, une voiture partagée dans un quartier permet d’éviter la présence de 15 à 18 voitures individuelles. Lorsqu’il s’agit de rouler moins de 10 000 km par an, ceux qui optent plutôt pour une voiture partagée seraient largement gagnants. Et cela resterait intéressant jusqu’à 15 000 km par an.
"On économise le prix de l'énergie qui est de plus en plus cher, les taxes, les assurances… Tout cela est mutualisé, souligne Jean-Marie Gillet, chef de projet chez Wibee. Il reste encore un frein culturel: chacun aime posséder sa propre voiture, la choisir, la personnaliser. Mais c'est en train de changer. Nivelles est également une ville intéressante parce qu'elle est près de Bruxelles et bien desservie par les transports en commun. L'auto partagée, cela marche mieux s'il existe des alternatives à la voiture individuelle. Dans une zone où il faut absolument posséder son propre véhicule pour aller travailler ou faire ses courses, le modèle fonctionne moins bien."