Nivelles : des largages de drogue depuis les toits de l'école
Lors des premières semaines du confinement, deux Carolos sont venus dans la cité des Aclots pour lancer des stups dans la cour de la prison.
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Publié le 23-01-2022 à 08h26
Le 31 mars 2020 personne n’était censé sortir de chez soi sans une raison valable. Mais en pleine matinée, un habitant du quartier de la prison, à Nivelles, a vu deux hommes qui se promenaient sur les toits de l’Institut provincial des arts et métiers (IPAM). L’un d’eux tenait un sachet en main et comme l’endroit est connu pour être propice aux "largages" de stupéfiants jusque dans la cour de la prison voisine, le témoin a pris des photos et a téléphoné à la police.
Lorsqu’une patrouille s’est rendue sur place, les deux suspects étaient déjà remontés dans leur voiture. Mais après les avoir interceptés, les intervenants ont constaté qu’A.D., un habitant de Lodelinsart, et M.T., de Chatelet, étaient bien ceux qui avaient été pris en photo sur le toit de l’école.
Un peu "cuisiné" par les policiers, M.T. a nié avoir lancé des stupéfiants dans l’enceinte de la prison, mais il a précisé que si cela ne pouvait pas se faire, la tension allait monter à l’intérieur de l’établissement. Quant à A.D., il a prétendu s’être rendu dans la cité des Aclots juste pour aller manger dans un snack. En oubliant sans doute que durant ce premier confinement, tous les établissements horeca gardaient leurs portes closes…
Dix jours plus tard, alors que de nouveaux agissements suspects avaient été signalés dans le quartier de la prison, les policiers sont à nouveau tombés sur lui, et il était comme par hasard en possession de six grammes de cannabis…
Entre temps, un gardien de la prison avait fait remonter une information importante: suite à la petite escapade des deux Carolos sur le toit de l’IPAM, il avait retrouvé un colis dans la cour de l’établissement. Il contenait une batterie de GSM, 20 grammes de cannabis, un câble pour charger un GSM et une carte SIM.
Devant le tribunal correctionnel, M.T. a reconnu les faits en précisant que des largages, il y en avait tous les deux jours à la prison de Nivelles et qu’à l’époque, il trouvait que c’était quelque chose de normal.
"Donc pour vous, monter sur le toit d'une école pour lancer du cannabis et une batterie de GSM, c'est quelque chose de normal. Je trouve ça très interpellant!", a directement réagi la présidente.
Le conseil du prévenu a tenté de rattraper la bourde de son client en expliquant qu’il s’était remis dans le contexte de l’époque et qu’il avait voulu être sincère. Aujourd’hui, il a changé d’état d’esprit et s’est remis en question.
Le tribunal a voulu y croire puisque dans le jugement qu’il vient de rendre, il inflige une peine de travail de 50 heures au prévenu (ou trois mois d’emprisonnement en cas d’inexécution) ainsi qu’une amende de 8000 euros assortie d’un sursis total.
Son complice A.D. écope par contre de sept mois de prison avec sursis, et d’une amende de 8.000 euros avec un sursis pour les trois quarts de cette somme.
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