Les langues à l’honneur jusque dans la cour
Un projet pour favoriser l’éveil aux langues dans les classes de maternelle met la cour de récréation de l’école du Béguinage à l’heure de la diversité.
Publié le 20-01-2022 à 07h40
En Fédération Wallonie-Bruxelles, dès la première maternelle, une période par semaine est désormais consacrée à l’éveil aux langues. À l’école du Béguinage, après des formations et une concertation, l’équipe a décidé d’aller plus loin en faisant de ce thème le fil conducteur de l’année scolaire.
Ainsi, chacune des sept classes maternelles a adopté une mascotte incarnant une langue, ce qui permet d’impliquer les enfants au quotidien. On évite aussi la facilité: l’anglais est représenté par un Teddy bien londonien, mais il y a aussi une mascotte australienne et les enfants comprennent qu’une même langue, l’anglais ou l’espagnol par exemple, peut être parlée dans plusieurs régions du monde avec des variantes locales. Intéressant aussi: la langue des signes a également sa mascotte, et les élèves en apprennent quelques mots chaque semaine avec beaucoup de plaisir.
Cette volonté d’éveil aux langues s’accompagne d’un travail sur la diversité des cultures, en particulier celles qui sont représentées dans l’école. C’est ainsi qu’est né un projet original: un grand tableau installé à l’entrée de la cour de récré, sur lequel les enfants déclinent un même message dans la ou les langues qui sont parlées à la maison.
Durant la dernière semaine avant les vacances de Noël, alors que les enfants étaient à domicile, les institutrices ont non seulement bossé sur le plan de pilotage propre à l’école, mais elles ont aussi manié les pinceaux, la foreuse et la visseuse pour concevoir ce tableau où peuvent être accrochées de petites bulles, sur lesquelles les enfants écrivent au marqueur craie.
Pour lancer le projet, l'idée était de souhaiter une bonne année: ce message se déclinait mercredi en français, en roumain, en arabe, en espagnol, en italien, en hindi, en portugais, en chinois, en russe, en berbère, en albanais, en somalien… "C'est vraiment chouette pour les élèves", confirmait sur place une dame dont les enfants avaient écrit leur petite bulle en lingala.
Pour la directrice remplaçante, Gwendoline Wymeersch, l’initiative portée par les institutrices permet d’éveiller les enfants aux langues et aux sonorités différentes mais aussi à la diversité des cultures, à la géographie, à l’histoire… Dans certaines classes, on sort le planisphère quand chacun peut dire un mot dans sa langue, et de petits échanges ont également été lancés avec une école du nord de l’Italie.
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