Une BWM gardée comme moyen de pression
Licenciée du jour au lendemain par une start-up waterlootoise, une Française avait gardé son véhicule de société pour être entièrement payée…
Publié le 19-01-2022 à 06h22
Sur le banc des prévenus du tribunal correctionnel, il y a un mois, Fouzia oscillait entre la colère et les larmes. Elle devait s’expliquer sur un abus de confiance portant sur une BWM, une carte de carburant et un ordinateur portable. En septembre 2018, le gérant d’une start-up établie à Waterloo a déposé plainte contre elle, alors qu’elle avait été licenciée le 30 juillet. La voiture et l’ordinateur étaient des outils de travail mis à disposition de cette commerciale, et elle ne les a pas rendus après avoir quitté la société.
"Il n'a jamais été question pour moi de voler ce véhicule, a-t-elle assuré. Je suis arrivée dans la société en novembre 2017, je travaillais gratuitement pour faire évoluer cette start-up. Je venais de Lille avec mon véhicule personnel, j'allais à Liège, à Bruxelles, on me félicitait pour mon engagement, on me citait en exemple. On a mis une voiture à ma disposition. Mais je n'avais pas de salaire et quand j'ai demandé les commissions qui m'étaient dues, on m'a montré la porte! Je n'ai rien compris, j'ai été vraiment jetée dehors."
La Française a expliqué qu’elle avait été convoquée pour une réunion le 30 juillet 2018. Dès l’entrée, son badge ne fonctionnait plus et en quelques minutes, elle s’est retrouvée sans rien, au milieu d’un zoning, devant rentrer à Lille à pied. En marchant, elle est tombée sur sa BMW, prise en leasing par la société et que les responsables avaient parquée un peu plus loin.
"J'avais demandé qu'au moins, on me donne les papiers de licenciement mais ils m'avaient dit de revenir plus tard, a-t-elle continué. Je me suis dit, en voyant la voiture, que c'était mon seul moyen de pression et que je la ramènerais quand j'aurais ces papiers et l'arriéré de mes commissions, soit 3 000€."
Depuis 2018, la voiture est garée à proximité du domicile des parents de la dame et n’a donc pas été restituée.
"Je n'ai rien contre Fouzia: la collaboration a été stoppée et j'ai envoyé des mails qui sont restés sans réponses satisfaisantes, a expliqué le gérant de la société. J'ai dit moi-même à la police que je lui devais de l'argent. J'aurais voulu que ça se termine autrement…"
L’avocate de la défense a demandé l’acquittement, contestant l’intention frauduleuse. Mais le jugement rendu mardi condamne la prévenue à un mois de prison avec sursis et à une amende de 800€. Elle doit dédommager la société à hauteur de 10 700€.
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