Coups à agents pénitentiaires: un an ferme
À voir et entendre comment il s’est comporté par gestes et en paroles en audience, on imagine aisément la scène subie par trois gardiens de prison…
Publié le 12-01-2022 à 06h02
Le 24 septembre 2020, à la prison d'Ittre. Mohamed B., 32 ans, refuse le repas distribué par trois agents pénitentiaires. On le remet en cellule où tout dérape. "Ferme cette porte, fils de pute", hurle-t-il alors que Vincent G. l'a accompagné dans sa cellule. Rudy D. entre aussi et est accueilli par des coups avec une violence telle qu'il restera en incapacité de travail jusqu'en novembre 2021. Vincent G. est moins gravement blessé, de même que le troisième agent, Kathy D., qui donnera l'alarme. L'énergumène finira par être maîtrisé.
"J'ai été provoqué par des injures racistes et n'ai fait que repousser ces agents", dira-t-il pour toute défense lors de l'audience du 8 décembre où il a comparu comme détenu. Après cinq nouveaux incidents qui se produisirent entre octobre 2020 et avril 2021, il a été transféré à Lantin.
Le parquet passa en revue son casier judiciaire qui, entre autres, mentionne deux condamnations rendues en correctionnelle à Bruxelles en 2015 (18 mois avec sursis pour vols) et 2019 (22 mois secs, toujours pour vols). Il requit 2 ans de prison ferme alors que l’avocate de Rudy D. demandait un dommage provisionnel de 9 125€ et la désignation d’un expert qui serait chargé de déterminer l’importance du préjudice.
Le tribunal a condamné Mohamed B. à un an de prison ferme et au paiement de 3 000€ à titre provisionnel à Rudy D. Un expert est désigné aux fins d’éclairer le tribunal quant à l’évolution de l’état de santé de l’intéressé et au montant qu’il pourra recevoir à titre définitif.