Nivelles: des services réorganisés pour plus de clarté
La Ville de Nivelles a fusionné la cellule de prévention et le guichet social: les gardiens de la paix n’assumeront plus de tâches répressives.
Publié le 11-01-2022 à 07h03
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En 2008, les gardiens de la paix composant la cellule de prévention de la Ville de Nivelles et les agents en charge du contrôle du stationnement ont été réunis dans une seule unité de travail. Au quotidien, ils portent le même uniforme mauve, que les automobilistes distraits redoutent de voir arriver au coin des rues. En effet, l’ensemble des agents avaient fini par suivre la même formation pour devenir agents constatateurs et s’occupaient, indifféremment, de leurs missions de prévention ou de "coller" en cas d’infraction des redevances de stationnement sur les pare-brise.
La même année, le personnel du guichet social a été chargé de mettre en application le plan de cohésion sociale (PCS), c’est-à-dire de garantir à tous l’accès aux droits fondamentaux et lutter contre la précarité. En réfléchissant aux stratégies communes à mettre en place par les deux services en matière de prévention, les responsables ont constaté que pas mal d’actions menées avaient des points communs. Il a dès lors été décidé de fusionner pour créer un "service prévention et cohésion" où sont réunis les gardiens de la paix et les travailleurs sociaux.
Les agents constatateurs communaux et ceux qui veillent au respect des règles de stationnement, eux, vont se spécialiser dans leur domaine (lire ci-dessous).
"C'est une belle opportunité de réunir la prévention qui travaille en amont et le Plan de cohésion qui agit plutôt en aval, ce qui permettra aussi d'accentuer le travail en réseau avec les associations, et de développer de nouvelles missions", indique Colette Delmotte, présidente du CPAS et en charge du PCS.
Cette nouvelle organisation est effective depuis le 1er janvier et le nouveau service prévention et cohésion, qui compte 11 personnes, a immédiatement entamé une nouvelle action, axée sur l’accompagnement des personnes sans-abri. Il s’agit, pour amorcer un travail de fond qui suivra, de distribuer certains jours du café le matin et de la soupe à midi à la gare, dans le centre-ville ainsi que dans certains quartiers aclots.
Le nouveau service est basé au 72 de la rue Samiette, à côté du CPAS, mais dispose aussi d’antennes à Sainte-Barbe, à la Maillebotte, et bientôt au Vert Chemin.
Les gardiens de la paix continueront à assumer certaines tâches préventives pour lesquelles ils ont fait leurs preuves: la présence rassurante lors de certains événements communaux, l’accompagnement des élèves pour les brevets vélo, la gravure de vélos pour lutter contre les vols, la présence quotidienne dans les quartiers pour créer des liens avec les citoyens…
Ils garderont leur uniforme mauve et seront parfois accompagnés des travailleurs sociaux. Les actions traditionnelles du guichet social se poursuivent aussi, par exemple les campagnes de prévention (alcool, harcèlement…), l’accompagnement des jeunes, les semaines à thème avec en 2022 plusieurs jours dédiés à la maladie d’Alzheimer, l’encadrement d’Été solidaire, ou encore la collaboration avec d’autres associations pour Festiv’Elles.
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Si les gardiens de la paix ne s’occuperont désormais plus que de prévention au sens large, les tâches répressives en matière de lutte contre diverses petites incivilités resteront évidemment assurées, par des agents communaux qui vont encore davantage se spécialiser.
Ce mouvement avait déjà été initié pour les infractions de voiries: deux personnes étaient en charge de cette matière complexe, notamment pour assurer un suivi des chantiers qui s’ouvrent sur la voie publique. Des agents constatateurs seront aussi spécialisés dans les infractions au règlement de police administrative comme la consommation d’alcool sur la voie publique, la divagation des animaux, l’entretien des trottoirs et de la végétation… Depuis septembre, un binôme a également été ajouté pour les infractions en matière d’environnement. Ce sont eux, par exemple, qui agissent en cas de dépôts clandestins et qui cherchent des indices pour tenter de remonter jusqu’aux auteurs de ce type d’incivilités.
"On voit déjà la différence: en quelques mois, le nombre de dossiers de ce type que nous sommes amenés à traiter est déjà en augmentation", indique la fonctionnaire sanctionnateur, Émilie Baesens.
Le changement le plus visible pour les citoyens viendra sans doute des agents chargés du contrôle du stationnement en zone bleue et dans les zones payantes. Comme ils ne sont plus gardiens de la paix, ils changeront leur uniforme mauve contre un pantalon noir, un polo blanc et une veste grise et noire. Ils pourront encore constater des infractions administratives mais leur tâche principale sera la vérification du stationnement.
Ce pôle répressif communal sera composé de 11 personnes, et il comprend aussi une médiatrice qui peut mettre en place des alternatives à l’amende dans le cadre des sanctions administratives.
"Souvent, les agents qui luttent contre les incivilités sont interpellés par des gens qui leur demandent s'ils n'ont pas des choses plus importantes à faire, remarque la fonctionnaire sanctionnateur. Il y a sans doute des infractions plus graves, c'est vrai. Mais l'impact des incivilités sur la vie des citoyens n'est pas négligeable, parce que cela dégrade le cadre de vie. Il est important de les prendre en charge de A à Z, avec certes un volet préventif mais en allant jusqu'à la répression pour les personnes qui ne veulent pas comprendre."
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