Automobiliste violente: 250 heures de travail
Une jeune fille a voulu défendre un couple de personnes âgées agressées par une conductrice énervée. Et elle a reçu un méchant coup de tête.
Publié le 04-01-2022 à 07h27
Le 14 décembre 2020, tout près de la pâtisserie Ducobu à Waterloo, un couple de personnes âgée entreprend de traverser sur un passage pour piétons quand leur chemin croise celui d’une quinquagénaire habitant à Rhode-Saint-Genèse. Celle-ci est au volant de sa voiture et cherche une place pour se garer. Peut-être absorbée par cette quête toujours incertaine dans le centre de Waterloo, elle ne freine pas pour laisser passer le couple. Elle dira plus tard que l’homme a alors frappé sur l’arrière de sa voiture… Bref, elle s’arrête, sort de son véhicule et s’en prend verbalement à ce couple de piétons âgés de plus de 75 ans. Le ton monte sérieusement entre les protagonistes. Une étudiante s’est approchée pour s’interposer. Mais l’automobiliste, très énervée, l’insulte à son tour, puis lui porte un violent coup de tête. Une policière en civil, qui se trouve à proximité, a vu la scène, s’approche mais la conductrice a repris sa voiture et a quitté les lieux. Ce sont les images de vidéosurveillance enregistrées par une caméra installée à proximité qui ont permis aux enquêteurs de l’identifier.
De quoi se retrouver sur le banc des prévenus du tribunal correctionnel, d’autant que la jeune fille blessée a encouru une incapacité de travail de plus de quatre mois. Elle n’a pas pu présenter tous ses examens de janvier 2021 à cause des maux de tête qu’elle subissait toujours à ce moment-là. Et elle a été tellement choquée par ce qui est arrivé qu’elle n’ose toujours pas se promener seule à Waterloo.
"Ce n'est pas une bagarre et c'est important à préciser, a plaidé l'avocate de la victime. Ma cliente voulait calmer la situation et défendre des personnes âgées qui étaient prises à partie par une conductrice, mais elle a été frappée. Ce sont des faits gravissimes!"
La prévenue, elle, ne faisait pas vraiment profil bas à l’audience. À la suivre, elle s’est juste défendue contre le vieil homme qui lui a donné un coup au niveau de la mâchoire. Mais elle n’a pas touché la jeune fille, et la policière n’a en réalité rien vu parce qu’elle est arrivée après la scène. La prévenue n’a pas non plus pris la fuite après s’être montrée violente: elle est partie parce qu’elle voulait aller chercher son fils à l’école.
La présidente lui a dès lors demandé comment expliquer les lésions de la victime. "Il y avait deux personnes présentes ce jour-là: le monsieur âgé et sa femme. Je n'ai pas lu dans le dossier qu'ils auraient dit que j'avais donné un coup de tête à cette dame!", a répondu la prévenue sans se démonter.
Une attitude qui a fait bondir le ministère public. La substitute, constatant un manque total de remise en question, avait requis une peine de deux ans d’emprisonnement avec sursis.
Le tribunal a tranché: la prévenue écope d’une peine de travail de 250 heures, qui sera remplacée par deux ans de prison en cas d’inexécution. Une amende avec sursis est également infligée, et la partie civile recevra un dédommagement de 4 000€.
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