Elle inonde d’e-mails son ex et leurs enfants
En grec, sophie signifie sagesse. Celle qui a comparu à l’audience correctionnelle pour de nouveaux faits de harcèlement en est bien loin.
Publié le 20-09-2021 à 06h52
Une audience haute en couleurs où la présidente a dû séparer les plaideurs qui s’étaient munis de gants de boxe pour faire triompher leur point de vue.
Frédéric et Sophie ont vécu maritalement durant trente ans. Ils se sont séparés en janvier 2019, le divorce est en cours. Le 11 janvier dernier, le tribunal civil a rendu un jugement qui constate la désunion mais Sophie B., 54 ans, de Braine-l’Alleud, a fait appel.
Ce n'est pas de divorce qu'il a été question, mais de la salve d'e-mails et SMS adressés à son ex-mari, à leurs enfants, à l'associé de Frédéric et à la nouvelle compagne de ce dernier qualifiée de «monstre». «Je ne vous lâcherai pas, écrit-elle, j'irai encore plus loin», faisant référence à l'éventualité d'un suicide en se jetant sous les roues d'un train ou d'une voiture.
En 2017 d’ailleurs, Frédéric se précipita dans le grenier de leur habitation où elle s’était pendue. Il parvint à la décrocher et la blessa involontairement en heurtant ses lunettes, ce qui lui valut une plainte classée sans suite.
Saisie d'un nouveau dossier de harcèlement qui s'étale de juin 2020 à mai 2021, une juge d'instruction chargea un médecin psychiatre d'examiner Sophie. Elle reconnut un comportement compulsif et un harcèlement «qui partait dans tous les sens». Il conclut cependant en l'absence de trouble mental particulier.
Tel n'était pas l'avis de l'avocat Lucas Vogel qui regretta que sa cliente ait rencontré «un pervers qui gère sa société de manière frauduleuse avec la complicité de son fils aîné. Cet homme aurait dû prendre des mesures pour se protéger des messages indésirables envoyés par une femme qui est bipolaire. Lorsqu'elle est en crise, elle est incapable de gérer ses pulsions et elle doit donc être acquittée».
Tel n’était pas l’avis de la substitute du procureur du roi Olivia Cuylits qui avait requis un an de prison ferme. La partie civile, elle, demandait un dommage moral évalué à 18 euros par jour.
Le tribunal dira ce qu’il en pense le 6 octobre.