Extorsion en prison
Au cours de la nuit du 21 au 22 avril 2013, Luc Van Roy fut assassiné dans sa ferme par sa femme et leurs deux fils. On en a reparlé le 18 août.
Publié le 06-09-2021 à 07h14
En mars 2015, la cour d’assises du Brabant wallon condamna la femme (la commanditaire et préparatrice d’un mélange qui fut administré à la victime) à 25 ans de réclusion et Walter, le fils aîné (l’exécuteur à l’arme à feu), à 15 ans.
Le tribunal de la jeunesse avait pris les mesures adéquates à l’égard du frère mineur.
Au cours de son incarcération, Walter, quelque peu naïf, révéla avoir fait un héritage assez important, ce qui lui valut des convoitises chez des codétenus qui flairèrent la possibilité de lui extorquer quelque argent.
Ils furent condamnés en novembre 2020. Parmi eux, Bekim B. qui, par défaut, écopa de 18 mois de prison ferme. Il était sans domicile connu, mais la machine judiciaire a bonne mémoire et elle vient de retrouver l’intéressé qui travaille depuis trois ans dans une boulangerie uccloise.
À la plus grande satisfaction de l’exploitante qui, à en croire Me De Quévy, a décidé de l’épouser dès sa sortie de prison. Il est l’avocat de Bekim B. qui vient donc de se faire harponner et qui a décidé de faire opposition à ce jugement qui vise une double extorsion de 100€ et 200€ commise le 31 mars 2016 et une tentative qui date du 19 septembre 2016.
Son client, qui a déjà tiré plus de dix ans derrière les barreaux, n’a pas comparu lors de l’audience précitée car il a été placé en quarantaine, mais son défenseur a plaidé son acquittement.
Plus victime que coupable?
À l'entendre, Walter était demandeur régulier d'alcool, un «service» qui bien entendu se monnaie, d'autant plus qu'il faut «dédommager» l'acheteur extérieur à la prison.
Bref, à le suivre, Bekim, qui nie avoir fait pression sur Walter, est plus victime que coupable.
Le tribunal n’a pas été de cet avis. Il a balayé des arguments selon lesquels l’argent aurait été versé pour assurer la protection de la victime ou par simple amitié. Cependant, eu égard au délai écoulé et au fait que l’intéressé s’est réinséré dans la société, les 18 mois de prison ferme sont ramenés à une peine de travail de 150 heures.