Il brûle sa cigarette sur la main de son enfant de 2 ans
Les policiers qui sont intervenus le 10 décembre dans un logement de Braine-le-Château ne s’attendaient sans doute pas à découvrir une scène aussi désolante.
Publié le 08-07-2021 à 07h33
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L’endroit n’avait manifestement plus été nettoyé depuis un bout de temps. Deux enfants étaient présents avec leur père. Le premier, âgé d’environ deux ans, était couvert d’orangeade et son lange débordait, avec de la saleté incrustée dans l’entrejambe. Les policiers ont pris l’initiative de l’emmener sous la douche, et ont aussi découvert qu’il était brûlé à une main.
L’aîné, qui avait deux ans de plus, déambulait nu. Lorsque les enfants ont été emmenés au commissariat, ils se sont jetés sur les gaufres et l’eau que les agents leur ont proposées. Lorsqu’on a demandé au plus âgé comment son petit frère avait été brûlé, il a mimé avec précision le geste d’une cigarette qu’on écrase sur le dos de la main. Ce qui correspondait d’ailleurs à la cicatrice parfaitement ronde constatée sur l’enfant.
Et aux déclarations de la mère, qui avait déjà déposé plainte contre son compagnon après avoir subi des violences. La police a été alertée parce que son mari ne voulait pas qu'elle parte, mais lorsqu'en soirée, il a constaté qu'elle n'était toujours pas rentrée, il lui a envoyé un message indiquant «Tu vas voir comment je vais torturer les enfants». Avec une vidéo montrant la brûlure sur le dos de la main du petit…
«C’était un accident…»
Entendu, le père a donné plusieurs versions des faits. D’abord, il a affirmé qu’il avait approché la cigarette de la main de l’enfant mais sans la toucher. On lui a fait remarquer qu’il y avait bien une brûlure et il a alors expliqué qu’il s’agissait d’un accident: le petit serait venu sur ses genoux et s’est brûlé sans qu’il ne puisse rien y faire.
«À supposer que ce soit cette version de l'accident qui est la bonne, que fait alors monsieur? Il fait une vidéo et l'envoie à madame», a fait remarquer la présidente du tribunal correctionnel, où comparaissait le prévenu pour coups et blessures volontaires sur les enfants ainsi que pour des menaces par écrit envers leur mère.
«C’était il y a plus de deux ans: j’étais jeune, a répondu l’intéressé. Quand je repense à ce qui s’est passé, je suis furieux contre moi-même. Depuis ce jour-là, je fais le maximum pour rassembler ma famille. Je demande votre clémence. C’est la première fois que je commettais une erreur. Ma femme et moi, on s’est réconcilié. Elle va accoucher dans quelques jours…»
Une déclaration qui a glacé le ministère public. Après l’intervention de la police, les deux enfants ont été pris en charge par les services spécialisés et ont été placés. Manifestement, le parquet ignorait qu’un nouvel enfant allait arriver dans la famille.
La substitut a demandé que les faits de coups et blessures soient requalifiés en traitement inhumain sur mineur, et a requis deux ans d’emprisonnement avec un sursis probatoire éventuel.
Jugement le 14 juillet.