Au travail après avoir frappé un gardien
Il n’a pas supporté d’être fouillé au retour d’un congé pénitentiaire alors qu’il tentait de faire entrer du haschich en prison…
Publié le 17-05-2021 à 06h08
Incarcéré une première fois alors qu’il n’avait que 18 ans, Toufik M., un Bruxellois né en 1992, est pratiquement allé à fond de peine en passant neuf ans derrière les barreaux. Il n’en avait plus que pour quelques mois à patienter avant de sortir de la prison d’Ittre lorsqu’en mai 2018, au retour d’un congé pénitentiaire, il a perdu le contrôle.
Comme tous les détenus qui réintègrent la prison, il a subi une fouille. Ce jour-là, il cachait du haschich sur lui et lorsque les gardiens lui ont demandé de déshabiller et qu’il a compris qu’il allait se faire prendre, il s’est rebellé. Il a donné un coup à un agent, ce qui lui a valu une sanction disciplinaire mais aussi une citation devant le tribunal correctionnel. Où, par défaut, il a écopé de 15 mois d’emprisonnement ferme.
Faisant opposition à cette première décision, le Bruxellois ne contestait pas les faits devant la justice. Il a expliqué qu’au-delà de cette question de haschich, il n’en pouvait plus de la prison et des refus de congé qu’on lui a opposés durant des années. Alors quand il a dû se déshabiller devant les gardiens, toute sa frustration est remontée d’un coup.
«Ce jour-là, c'était trop: je n'ai plus pu garder tout cela en moi», a-t-il expliqué à l'audience.
Son avocat a plaidé une peine de travail pour éviter un retour de son client en prison alors qu’il en est enfin sorti. Le ministère public, qui envisageait de demander la confirmation du jugement rendu par défaut, a constaté dans le dossier que le prévenu n’avait effectivement jamais obtenu ce type de peine. Il ne s’y est dès lors pas opposé.
C’est dans ce sens que le tribunal vient de se prononcer. Le prévenu devra prester, dans l’année, 300 heures de travail au profit de la collectivité. S’il ne le fait pas, 15 mois d’emprisonnement seront appliqués.