Vidéosurveillance: les cafetiers priés de refermer... leurs parasols
Les cafetiers sont priés par la police de… refermer leurs parasols après le coucher du soleil. Pour faciliter la vidéosurveillance.
Publié le 01-07-2020 à 09h29
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«Souriez, vous êtes filmés.» La formule est connue. Elle est aussi de plus en plus répandue à l'heure où la vidéosurveillance se propage presque aussi rapidement qu'une épidémie. Pour les cafetiers du centre de Nivelles qui avaient tendance à l'oublier, ce phénomène vient d'ailleurs de se rappeler à leur bon souvenir.
Depuis quelques jours, la zone de police Nivelles-Genappe leur demande de… replier les parasols de leurs terrasses après le coucher du soleil. L’injonction, plutôt insolite, a pour objectif de faciliter la vidéosurveillance de l’espace public et le respect de la distanciation sociale.
«La semaine dernière, nous avons constaté des regroupements de personnes dont le nombre était supérieur à celui fixé par les normes d'hygiène, explique Pascal Neyman, le chef de corps. Et ces regroupements trop importants, voire ces débordements, se déroulaient sous les parasols, là où l'on ne pouvait pas les visualiser avec nos caméras. La fermeture des parasols en soirée nous permet d'observer le bon respect des mesures sanitaires et de la distanciation sociale sur la Grand-Place et en terrasses.»
Depuis l’installation de 26 nouvelles caméras digitales dans le centre de Nivelles au début de l’année 2019, plus rien, ou presque, ne peut échapper à la vigilance de la zone de police Nivelles-Genappe. On pourrait forcer le trait (quoique) en ajoutant qu’elle est désormais capable, grâce à ses objectifs high-tech, de dénombrer le nombre de pailles dans votre soda ou de mesurer la hauteur du col de votre bière.
«Les gens sont filmés dans l'espace public, ils le savent. Des pictogrammes le rappellent, insiste le chef de corps, tout en soulignant que les images stockées sont avant tout visionnées lorsque les faits le nécessitent. Techniquement, on peut surveiller le centre-ville en temps réel. C'est le principe d'utilisation de caméras dans l'espace public. Mais dans 90 % des cas, leurs images sont consultées a posteriori.»
Le drone, un fantasme?
La zone de police l'assure, ce mode de fonctionnement prévaut encore en cette période de déconfinement. Quant à savoir si cela suffira pour rassurer les personnes craignant les atteintes au respect de la vie privée, c'est une autre histoire. «C'est un débat idéologique que je préfère ne pas entretenir, coupe Pascal Neyman. Je m'en tiens uniquement à l'objectif de faire respecter les règles de distanciation sociale dans le cadre de la pandémie. Des équipes de prévention ont d'ailleurs également été mises en place à cet effet.»
Des gérants ont par ailleurs fait état du survol des terrasses par un drone, à une heure coïncidant avec la fermeture des parasols. Pour la police, ce n'est que pur fantasme. «Si un drone a effectué des passages, c'est un privé. Car nos services ne sont pas équipés d'un tel engin», affirme le commissaire.