Une ligne gratuite 0800 à l’attention des détenus
Le Centre d’action laïque a financé la mise en place d’une ligne téléphonique gratuite pour soutenir les détenus fragilisés par le confinement.
Publié le 28-04-2020 à 06h30
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Le milieu carcéral n'est pas épargné par la crise sanitaire. La tension est même palpable en certains endroits. Car en plus du confinement imposé au sein des différents centres pénitentiaires, une mesure venant encore renforcer leur isolement, les détenus sont également privés des visites de leurs proches. Le Centre d'action laïque BW s'en inquiète: «Laisser ces personnes confinées, sans accès au parloir et avec uniquement deux heures de préau quotidiennes, cela a quelque chose d'inhumain, souligne Serge Vandervorst, vice-président du CAL. Il fallait faire quelque chose.»
Pour tenter d'améliorer, autant que possible, la situation des détenus des deux prisons de notre province, le CAL a donc financé la mise en place d'une ligne téléphonique 0800. Ce numéro d'appel gratuit permet aux détenus de joindre les commissions de surveillance des prisons d'Ittre et de Nivelles. «Un tel service existe déjà depuis trois semaines au sein de la Fondation pour l'assistance morale aux détenus, il est proposé spécifiquement aux détenus afin de joindre leurs conseillers moraux laïques, souligne Serge Vandervorst. Intéressés par cette initiative, les responsables des commissions de surveillance des prisons brabançonnes nous ont demandé de les soutenir financièrement pour effectuer la même démarche.»
Ce second 0800, opérationnel durant toute la durée du confinement, s’adresse cette fois à l’ensemble des détenus d’Ittre et de Nivelles, qui peuvent former ce numéro (affiché dans les prisons) durant les heures de permanence des commissions, entre 9 h et 12 h.
Habituellement, les commissions de surveillance exercent avant tout un contrôle sur le traitement réservé aux détenus et sur le respect des règles les concernant. Cette fois, les référents endossent surtout, au vu des circonstances actuelles, un rôle d'écoute. «Les détenus ont besoin de pouvoir parler à quelqu'un de leur ressenti, d'exprimer leur mal-être à l'égard des conditions de vie qui sont les leurs pour le moment.»
Ces lignes téléphoniques ont d'emblée démontré leur utilité. «Le premier numéro gratuit, actif depuis trois semaines, fait l'objet de plusieurs centaines d'appel par jour, dit Serge Vandervorst. Et le second, spécifique aux prisons brabançonnes, réceptionne déjà plusieurs dizaines d'appels quotidiens, après seulement quelques jours de mise en service. Cela suffit à illustrer les difficultés de vie des détenus.»