Meurtre du Decathlon: des rêves saccagés et une famille complètement détruite
Les parties civiles ont pris la parole, mardi, sur le volet culpabilité du dossier du meurtre du Decathlon. L’accusé en a pris pour son grade.
Publié le 05-02-2020 à 07h27
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Mardi, la cour d’assises de Bruxelles-Capitale délocalisée en Brabant wallon a poursuivi l’examen du dossier du meurtre du Decathlon d’Anderlecht. Après le défilé des témoins des derniers jours, on est passé à une autre phase du procès: les jurés ont entendu hier les plaidoiries de la défense et des parties civiles, ainsi que les réquisitions de l’avocat général sur le volet «culpabilité».
Une culpabilité qui n'est du reste pas contestée. Deux questions principales seront posées mercredi au jury: l'accusé est-il coupable d'avoir commis un homicide volontaire, et l'accusé est-il coupable d'avoir commis un viol. Les avocats de G., adolescent de Court-Saint-Étienne et mineur d'âge au moment des faits en juin 2016, ont expliqué eux aussi que la réponse apportée par les jurés devait être oui dans les deux cas.
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Semblant toujours aussi indifférent à son sort, regardant ses pieds dans le box, G. a pourtant été malmené par l’avocat des parties civiles, mardi matin. Les conseils de la maman et de la sœur de Thaynara ont entamé la journée en distribuant une photo de la jeune fille, âgée de 17 ans et demi lorsqu’elle a été violée, frappée puis étranglée par l’accusé.
Née au Brésil, elle a rejoint en 2003 sa maman qui travaillait en Belgique.
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«Thaynara avait des rêves et l'accusé ne lui a pas laissé l'occasion de tenter de les réaliser, a plaidé Me Sven Mary. Aujourd'hui, elle ne rêve plus. C'est ça, la mort. Lui, pour quelques instants de satisfaction et de jouissance personnelle, il peut saccager les rêves d'une jeune fille. Lui, il n'en a rien à foutre. C'est me, myself and I. Son attitude, tout au long du procès, me semble détestable. Il a tenté d'endosser un habit de victime, victime de son père trop sévère, de son beau-père violent. Cet habit ne sert qu'à dissimuler ses mensonges, sa malhonnêteté, sa manipulation.»
L’avocat a ensuite repris, chronologiquement, les diverses versions des faits livrées par G. aux enquêteurs. Celle où il a d’abord feint de s’inquiéter pour la victime, celle où il parle d’une «bêtise» qu’il aurait commis, les zones d’ombre qu’il laisse toujours planer dans le dossier…
«J'ai deux filles, a conclu Me Sven Mary. Et j'ai une espérance dans la vie, une seule: qu'elles ne rencontrent jamais une crapule comme l'accusé.»