Des traits de personnalités problématiques
Les experts constatent chez l’accusé un manque de travail sur lui-même: ils ne croient pas en la sincérité des regrets qu’il exprime.
Publié le 04-02-2020 à 07h58
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Au troisième jour du procès du meurtre du Décathlon d’Anderlecht, la cour d’assises de Bruxelles-Capitale, délocalisée en Brabant wallon, a notamment entendu deux psychiatres et un psychologue. Ce sont eux qui, à la demande du juge d’instruction, ont rencontré l’accusé pour cerner sa personnalité et déterminer s’il ne souffre pas d’un trouble mental le rendant incapable du contrôle de ses actes.
Ce n’est pas le cas: G., habitant de Court-Saint-Étienne et mineur d’âge au moment des faits en juin 2016, ne souffre pas d’une maladie mentale. Et son QI est plutôt dans la moyenne haute de la population.
Par contre, alors que les experts l’ont vu séparément et ont utilisé divers tests pour poser leur diagnostic, ils s’accordent pour relever des traits psychopathiques dans la personnalité de l’intéressé. Ce qui se caractérise par un détachement émotionnel extrême, une froideur affective et un manque d’empathie.
D’ailleurs, lorsqu’il a exprimé des regrets devant ces experts qui évoquaient la gravité des faits commis, les spécialistes ont observé que l’attitude de l’accusé, son «non verbal», disait tout autre chose que ses paroles. Ils pointent dès lors une absence de réels remords…
Pas une grande volonté de collaborer aux tests
Le Stéphanois n’a pas non plus manifesté une grande volonté de collaborer aux tests. Il semblait plutôt résigné et réservé lors des entretiens. Quand le volet sexuel de son comportement – il a d’abord déshabillé puis violé Thaynara alors qu’elle était inconsciente, avant de la frapper et finalement de l’étrangler – a été abordé, l’accusé a d’ailleurs refusé de détailler ses gestes devant les psys. On se souviendra qu’au premier jour du procès, il avait fait de même devant la cour d’assises.
«Il y a un défaut de capacité de réflexion sur lui-même, a constaté un des deux psychiatres. Il ne s'interroge même pas à ce sujet. On a essayé de lui donner l'occasion d'en dire plus, rien ne sort. Il se contente de dire qu'il ne comprend pas, que cela ne lui ressemble pas. Moi, je reste avec des questions. On est assez glacés en lisant les PV. Notre travail est de prendre les distances, on essaie de comprendre pour expliquer. Mais il nous manque beaucoup d'éléments pour cela.»
Le président Michel De Grève a posé aux professionnels la question d’un risque de récidive. Ceux-ci, qui estiment qu’un suivi est indispensable, ne l’ont pas exclu vu l’impulsivité, l’instabilité et les traits psychopathiques de G.