«Di Antonio et le printemps des échecs»
La ligne à haute tension Gouy-Oisquercq récupère son permis. En cause, une décision du ministre Di Antonio transmise hors délai…
Publié le 25-05-2018 à 06h00
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Le dossier lié au renouvellement de la ligne à haute tension Gouy-Oisquercq semblait terriblement mal embarqué après la décision du gouvernement wallon de ne pas accorder le permis à la société Elia. Celle-ci ne disposait plus que du Conseil d’État comme seule planche de salut. Du moins, c’est ce que l’on croyait. Avant d’apprendre l’impensable: le ministre wallon de l’Aménagement du territoire, Carlo Di Antonio, a remis sa décision hors délai lors du recours introduit par quatre Communes concernées, dont Nivelles et Ittre (Tubize avait remis un avis favorable sous condition). Celle-ci est donc nulle et non avenue. Pour les contestataires, c’est un authentique coup de massue.
«C'est incroyable», souffle Pascal Rigot. L'échevin nivellois du Développement durable, averti par ses collègues de Courcelles, a d'ailleurs tenu à vérifier la véracité de l'info. Ce que le service environnement lui a confirmé. Inutile de préciser que le mandataire Écolo est remonté contre le ministre.
«Je suis fâché. Pour Carlo Di Antonio, c’est le printemps des échecs. Après la N25, voici maintenant la ligne à haute tension. Il accumule les dossiers bâclés en Brabant wallon et je ne peux que constater la légèreté avec laquelle le dernier a été traité. On pourrait encore aller plus loin dans les interprétations, mais je préfère en rester là.»
Les conséquences de ce retard sont lourdes. Dans ce cas de figure, le CodT prévoit que c’est la précédente décision qui prévaut. Dans ce dossier, c’est donc l’octroi du permis par les fonctionnaires délégué et technique. Soit le projet de remplacement de la ligne actuelle par une nouvelle ligne, toujours aérienne. Au détriment d’une infrastructure souterraine, comme souhaité par les Communes engagées en recours. Or, à ce stade avancé de la procédure, les alternatives pour casser le permis sont pauvres.
«Il existe encore une possibilité d'aller au Conseil d'État, pointe Pascal Rigot. À l'heure actuelle, je n'y suis pas favorable parce que, au moment de se prononcer, le collège avait pris des positions de principe. Sur le plan juridique, le dossier est par contre bien ficelé. Nous allons tout de même consulter un avocat pour vérifier si c'est envisageable.»
Et dans le cas contraire? «Les électrosensibles n'auront plus qu'à aller vivre sous terre», grince l'échevin.