On ne touche pas à l’image de la mère
De violents coups assénés au préau de la prison se soldent par un transfert en milieu hospitalier car le pronostic vital a été engagé.
Publié le 15-02-2018 à 06h00
À suivre les explications fournies à l’audience, dont vous avez lu le compte-rendu le 2 février dernier, c’est presque un miracle si Albert I. s’en est tiré sans trop de séquelles. Il ne s’est d’ailleurs pas constitué partie civile contre Oumar B., 33 ans, une force de la nature.
Ce dernier se trouve donc au préau. Il attend de pied ferme et poings fermés cet homme avec lequel il a vécu en trio puis en duo. Il n'en a pas conservé un bon souvenir, ce qui s'est traduit, lors de son interrogatoire d'audience, par un lacunaire «Il manquait de savoir-vivre».
On n'en saura pas plus, mais, ce qui est plus grave aux yeux et aux oreilles d'Oumar, c'est cette menace odieuse, proférée à haute voix par Albert : «Je vais déterrer ta mère et la baiser».
Son auteur ne lui faisait pas face, mais Oumar reconnut la voix. Albert fut invité à descendre au préau par Oumar qui souhaitait avoir une explication. Des codétenus tentèrent de le dissuader car ils savaient Oumar très énervé et prêt à en découdre. Il le reconnut d'ailleurs lors de l'audience. «Je ne voulais pas le tuer, mais lui mettre une raclée».
Albert n’eut pas le temps de faire plusieurs pas dans le préau. Une grêle de coups de poing le projeta au sol. Il fut relevé sans ménagement et relancé tête en avant. Les caméras de surveillance montrent distinctement qu’Oumar fit le geste de l’achever d’un coup de pied, mais il y renonça.
La cour d’assises s’éloignait, car ce coup de pied se serait vraisemblablement révélé mortel. La victime fut emmenée aux urgences à l’hôpital de Nivelles et aussitôt transférée à Jolimont où elle fut opérée.
Une peine de deux ans de prison ferme sanctionne le précité qui, considère le jugement, «a conservé une certaine clairvoyance dans sa détermination à rendre justice lui-même».