«Je vais déterrer ta mère et la b…»
La vie en prison a son code d’honneur.On ne touche pas aux enfants ni à l’image de la mère. Pour l’avoir ignoré, un détenu s’est fait rosser.
Publié le 02-02-2018 à 06h00
La scène a lieu au préau de la prison d’Ittre le 2 septembre 2017. Oumar B., 33 ans, y fait les quatre cents pas. Il paraît très énervé et d’ailleurs des codétenus tentent de dissuader l’un des leurs de l’y rejoindre.
Peine perdue. À peine Albert I. a-t-il pénétré dans le préau qu’il reçoit une volée de coups qui le mettent K.-O. Véritable force de la nature, Oumar le soulève et le laisse retomber sur la tête. Les caméras de surveillance ont filmé la scène et on le voit tout prêt de lui porter un coup de pied au visage, mais il se ravise et s’arrête.
Heureusement, car ce coup aurait pu être mortel. Albert est aussitôt emmené au service des urgences de l’hôpital de Nivelles où son état se dégrade rapidement. En cause, une fracture du crâne et une hémorragie cérébrale qui met ses jours en danger, entraînant son transfert à Jolimont où il sera opéré.
Six semaines d’incapacité, mais selon ce qui a été dit à l’audience correctionnelle devant laquelle comparaît Oumar, la victime a remarquablement récupéré. Les explications du prévenu avec lequel Albert a occupé une cellule en trio?
«Il manquait de savoir-vivre.» Et de savoir parler aussi puisque Oumar l'entendit proférer des injures et des menaces à l'égard de sa mère qui est décédée en 2015.
«J'ai reconnu sa voix. Il a dit qu'il allait déterrer ma mère et la baiser. J'ai décidé de lui mettre une raclée, pas de le tuer.» La prévention porte sur des coups et blessures volontaires avec incapacité et préméditation.
Son avocat, Pierre Deutsch, tenta d’évacuer celle-ci et d’obtenir du tribunal la division par deux de la peine de trente de mois de prison ferme requise par le ministère public.
Jugement le 14 février.