Le Camerounais sidéen aurait mordu un gardien
Une montre provoque une échauffourée à la prison. Quinze mois sont requisà l’encontre d’un détenu que huit gardiens ont tenté de raisonner.
Publié le 06-09-2017 à 06h00
Jérôme M., un Camerounais de 37 ans, a écopé de vingt ans de prison pour viol, extorsion, vol avec violences. Il est depuis six ans derrière les barreaux. Certains gardiens disent qu’il se montre respectueux. Ce ne fut pas le cas le 18 juin 2016.
Sa belle-mère lui rend visite. Il passe le portique de sécurité. Un agent le fouille et ne décèle rien, surtout pas la montre que le détenu dit avoir eue en poche. «Elle m'a été donnée par un joueur de foot du Standard qui avait fait visite à la prison de Lantin. Je chantais dans la chorale.» Jérôme quitte sa belle-mère. Il repasse le portique qui sonne. Le règlement interdit aux détenus de recevoir un quelconque bijou. On se retrouve dans un bureau. Un agent déclara avoir fait une belle prise et l'accusa de revendre des montres en prison. Jérôme s'empara de la montre. Il affirma avoir été cloué au sol par des agents qui se seraient acharnés en le mettant au cachot, pieds et mains ligotés, vêtements déchirés.
À supposer que cette version tienne la route, il y a aussi sinon surtout ces égratignures, ces ecchymoses et cette morsure à la main d'un gardien. «Certes, le test HIV s'est révélé négatif, souligne Me Ibarrondo, mais mon client a vécu un véritable traumatisme. Ce n'est pas par hasard qu'il a été mordu. Le détenu savait qu'il pouvait contaminer.». Ledit détenu répliqua: «Je suis catégorique, je n'ai pas mordu. Je ne sais pas d'où viennent les traces de morsure.»
Le ministère public se dit d’accord pour accréditer la version du détenu quant à la propriété de la montre, mais il ne peut accepter que la situation se soit dégradée à ce point par sa faute. D’où les quinze mois requis alors que l’acquittement au bénéfice du doute fut plaidé.
Jugement le 18 septembre.