Coups à gardien de prison
Un chef de quartier de la prison de Nivelles outrepasse-t-il ses droits?Un détenu l’affirme, mais c’est lui qui est condamné pour coups.
Publié le 17-11-2012 à 07h00
Pas toujours un long fleuve tranquille, la vie en prison. L’exemple nous est fourni par Alexis N., 27 ans, de Wavre, mis à l’ombre pour des faits de violences qui, en février 2010, se solderont par une condamnation à 40 mois de prison avec sursis.
La violence, sa jeunesse a baigné dedans puisqu’il a dû fuir tout jeune le Kivu à feu et à sang. Il a trouvé refuge à Wavre. Un dérapage musclé a entraîné sa mise en détention préventive. Vous l’avez lu dans nos éditions du 11octobre. Il a mis en cause un chef de quartier dans le collimateur duquel il se trouverait en même temps que d’autres détenus.
Le 30janvier 2010, Grégory V., à la stature à ce point impressionnante qu'elle lui a valu le surnom de «sumo européen», pénètre dans sa cellule. À suivre Alexis, il l'aurait éveillé avec brutalité en frappant sur mon lit et en lui occasionnant des maux de tête. Il accusa le gardien. «Il n'arrête pas de me houspiller, des bousculades, des brimades, des humiliations. J'en ai parlé à l'aumônier et j'ai déposé plainte à la commission de surveillance. Pfft.»
Qui alla au contact avec l'autre? Ils s'accusent mutuellement. Le prévenu insiste: «Il m'a dit que des comme moi, il en cassait tous les jours. Je me suis défendu…»
Le substitut releva que le prévenu avait donné trois violents coups de poing au gardien qu’il accusait d’avoir lu son courrier. Le détenu, qui est sujet à des crises épileptiques, finit par être plaqué au sol et maîtrisé.
Me Obradovic plaida la provocation, synonyme de partage de responsabilités, alors que le parquet avait requis une peine de quatre mois de prison. Le tribunal a coupé la poire en deux. Prévention établie à sanctionner par trois mois de taule.
J.Vd.