L'invité du vendredi: la chaise d’arbitre offre la meilleure vue au badminton
Alain Antoine a débutéle badminton en 1999.Il s’est très vite rendu compte que la discipline était autre chosequ’un sport de plage.
Publié le 12-02-2016 à 05h00
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C'est en 1999 qu'Alain Antoine a franchi les portes du centre sportif Jean Moisse pour taper le volant: «je trouvais ce sport très pratique. Je ne devais pas nettoyer le vélo après l'entraînement.»
Il prend goût au badminton: «je me suis rendu compte que c'était autre chose qu'un sport de plage. Je n'avais pas de technique, mais tout le monde peut renvoyer le volant. J'avais pour moi ma condition physique. Il m'arrivait d'aller rouler cent cinquante kilomètres puis de venir le soir au badminton.»
Lorsque Bernard Korosmezey, le président de La Fine Plume, démissionne, Alain Antoine propose sa candidature: «j'aiété élu. Je voulais développer des entraînements pour les jeunes. J'ai donc suivi les formations pour pouvoir entraîner les gosses correctement. J'ai entraîné à Mont-Saint-Guibert, mais aussi à Limal. J'étais moniteur Adeps. À la Fine Plume, nous sommes passés de trois à trente-deux jeunes aujourd'hui. C'est notre capacité maximale.»
L'homme annonce qu'il arrêtera à quarante ans: «lorsque je suis devenu le plus vieux des moniteurs, je me suis dit qu'il était temps de terminer.»
Le club veut organiser un tournoi à Mont-Saint-Guibert: «Il fallait avoir un arbitre de ligue au club. Je me suis inscrit aux formations.»
Il est invité aux championnats de la ligue francophone: «j'ai eu la chance d'arbitrer une finale A. J'y ai vu du jeu incroyable. J'ai tout de suite compris que la chaise d'arbitre offrait la plus belle place pour regarder un match.»
Le French Open, le sommet en Europe
Il monte dans la hiérarchie: «je suis passé arbitre national. On m'a proposé d'arbitrer à l'étranger. Je suis aujourd'hui arbitre européen accrédité, en passe de devenir européen certifié. Mon but est de passer arbitre BWF (mondial) accrédité pour pouvoir arbitrer les plus grands tournois en Asie.»
Il a arbitré les plus grands tournois européens cette saison: «j'ai eu la chance d'arbitrer le French Open. J'ai arbitré le Malaisien Lee Chong Wei, le meilleur joueur au monde, ainsi que la meilleure paire de double messieurs au monde. J'ai sifflé la finale du Scottich Open, devant le prince Edward.»
Il bénéficie du statut d'élite sportive: «les arbitres internationaux ont le même statut que les sportifs. Je peux quitter l'école trente jours par an avec l'accord de ma direction. Dans un mois, je pars pour la Suisse.»

Il aurait pu être cycliste professionnel
Alain Antoine a pratiqué le cyclisme à un excellent niveau quand il était jeune. Il devait devenir professionnel lorsque des soucis de santé l'ont écarté du vélo.
Très jeune, Alain Antoine a joué au football: «Je jouais avec deux cousins. On jouait en attaque. Pour nous séparer, on m'a placé au gardien de but. J'étais un peu petit pour ce poste. Je prenais donc pas mal de but. Cela ne s'est donc pas bien passé. J'ai accumulé plus de cartes jaunes et de cartes rouges que toute l'équipe.»
Le jeune homme est atteint d'asthme: «On m'a conseillé de changer de sport, de plutôt faire du vélo.» Le boucher du village de Petigny l'a invité à participer aux sorties dominicales du club de cyclotourisme: «lors de celles-ci, on pouvait rouler en allure libre. On s'est rendu compte que j'avais des capacités pour le sport. J'ai roulé pendant deux ans chez les cyclos de Nismes. Dès mes quinze ans, j'ai roulé en club, avec la Pédale Biouloise. J'ai gagné ma première course à Biesmes, le 2 septembre. J'allais avoir seize ans. J'ai ensuite quitté Bioul pour le club de Ligny d'Émile Bodart. Je pouvais alors courir en interclubs et avoir du matériel mis à disposition par le club.»
Sélection pour les mondiaux avec Ullrich, Vandenbroucke, Axel Merckx
Il s'impose aux championnats provinciaux namurois dans la catégorie junior, à Purnode en 1992: «La même année, j'ai terminé quatrième du GP Pino Cérami. Je devais me dépêcher. Le lendemain, je partais en voyage de rhéto.»
Il est alors dans la sélection provinciale: «J'ai participé à des courses de sélection pour les championnats du Monde. J'étais avec les Jan Ullrich, Axel Merckx, Franck Vandenbroucke. J'étais amené à passer professionnel. Mais, en 1994, j'ai dû arrêter pour des ennuis de santé.» Ceux-ci n'avaient rien à voir avec le dopage: «j'ai été contrôlé septante-trois fois. Tous les contrôles étaient négatifs.»