La chambre du conseil l’a décidé ce mardi: pas de bracelet électronique pour Nicolas Ullens qui reste en détention préventive
La chambre du conseil l’a décidé ce mardi: pas de bracelet électronique pour celui qui a tué Myriam Lechien de cinq balles tirée par un Glock 26
- Publié le 30-05-2023 à 18h31
- Mis à jour le 31-05-2023 à 07h02
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Les avocats du détenu se relaient. Il y a un mois, ce fut Jean-Philippe Mayence qui demanda à la chambre du conseil de transformer la détention préventive de la cellule au domicile via le bracelet électronique qui est une alternative à la vie en prison avant un procès d’assises.
Dimitri de Beco a, tout naturellement, embrayé sur la demande de son confrère et, tout aussi normalement, la substitute du procureur du Roi Stéphanie Bonté s’y est opposée. Elle a été entendue. À moins d’une libération anticipée décidée par la juge d’instruction Collauti, Nicolas Ullens restera donc en prison durant deux mois supplémentaires avant une nouvelle comparution devant cette même chambre du conseil.
Un des points importants de ce dossier est l’arme utilisée le 29 mars dernier par Nicolas Ullens, un Glock 26, pistolet semi-automatique dont les munitions sont un calibre 9 mm Parabellum.
Après une discussion, dans la propriété de son père, avec ce dernier et avec sa belle-mère Myriam Lechien, Nicolas a attendu leur sortie, a bloqué leur voiture et s’est dirigé vers la sienne dans laquelle se trouvait cette arme.
Une arme de poche, très fiable, plus puissante qu’un 7.65, et qu’il n’est pas facile de manier. Longue de 16 centimètres, elle pèse 560 grammes, 740 avec un chargeur court.
Pas une arme de débutant, mais un choix de professionnel des armes qu’était d’ailleurs l’intéressé, un ancien de la Sûreté de l’état, prié de dégager en raison des plaintes qu’il avait déposées contre Didier Reynders.
Il a tiré six fois, tuant Myriam Lechien et blessant légèrement son père. L’inculpation d’assassinat se double d’une autre prévention, celle d’infraction à la loi sur les armes. Celui qui possède un permis de détention d’arme ne peut la transporter, pour se rendre au stand de tir par exemple, que si elle inaccessible, c’est-à-dire sous clef et non chargée, ce qui ne semble pas avoir été le cas.
Un second chargeur sur lui
La capacité habituelle du chargeur d’un Glock 26 est de dix munitions, un nombre qui peut être porté à douze, quinze et dix-sept. On est même allé jusqu’à trente-deux, ce qui est aujourd’hui prohibé.
Cinq balles ont atteint la victime. Il en restait une dans la chambre et une autre dans le chargeur. S’arrêta-t-il après avoir pris conscience de l’acte qu’il était en train de commettre ? Ou se produisit-il un incident de tir, un défaut dans une cartouche ou du percuteur, ce qui aurait eu comme effet que la cartouche engagée dans la chambre aurait été "pointée", c’est-à-dire percutée sans émission ?
On en est réduit aux hypothèses car le rapport de l’expert en balistique n’a, semble-t-il, pas encore été déposé. Ce qui est par contre établi, c’est que Nicolas avait sur lui un second chargeur. Signe d’une décision délibérée qui alourdirait, si besoin en est, la prévention d’assassinat, c’est-à-dire meurtre avec préméditation ? Ou simplement parce que, ce matin-là, l’intéressé avait quitté son domicile pour aller s’entraîner à un stand de tir comme cela lui arrivait de temps à autre ?