Des riverains contre les terrains de padel du TC Odrimont à Lasne: «On ne sait plus être dans son jardin sans entendre tac, tac, tac»
La tension règne autour du padel du TC Odrimont et les riverains. La Commune devra trancher.
Publié le 18-06-2021 à 07h10
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Alors que le padel est l’un des sports à la mode, les terrains du Tennis Club (TC) d’Odrimont restent pour le moment inoccupés. Une situation surprenante qui s’explique par un conflit qui règne entre le club et le voisinage.
À l’origine des problèmes: la transformation d’un terrain de tennis en trois terrains de padel. Un développement logique et sportif pour le club mais qui a signifié le début de nuisances pour les voisins directs. Et ceux-ci ont fait appel à la justice pour faire valoir leurs droits. Leur action a récemment abouti à l’annulation du permis obtenu par le club et donc la fermeture des terrains de padel.
«On n'est pas opposés au padel en tant que tel. Mais les nuisances générées par les terrains sont insupportables, explique Béatrice Laloux, qui se fait l'écho des riverains. On ne sait plus être dans son jardin sans entendre des "tac, tac, tac" tout le temps et ça dure depuis 2-3 ans. Le tennis générait parfois des nuisances mais c'était supportable. Le problème avec le padel c'est que les gens y jouent toute la journée et en toute saison et qu'il génère nettement plus de bruit via les murs et le matériel utilisé que le tennis.»
Mais la victoire des riverains leur laissait un petit goût amer car le club de tennis avait anticipé la décision du Conseil d'État avec l'introduction d'une nouvelle demande de permis. Une demande qui intègre cette fois-ci un mur anti-bruit et une étude acoustique. «On le savait, continue Béatrice Laloux. Nous, ce qu'on espère c'est que les droits des riverains ne soient plus bafoués. Ils prévoient certes un dispositif anti-bruit, mais il est moins performant que celui que nous espérons. Dans tous les cas, on espère que le padel ne pourra pas reprendre tant que les travaux prévus ne sont pas réalisés.»
Du côté du club de tennis, l'argumentaire est évidemment différent. «Le club existe depuis plus de 30 ans, explique Karine Biever, la présidente du TC Odrimont. Certains des riverains qui se plaignent sont venus s'installer après, ils l'ont donc fait en connaissance de cause. Mais on peut toutefois comprendre leurs remarques. Car le padel a été à un moment le seul sport que l'on pouvait pratiquer de manière "safe" ce qui a boosté la fréquentation des terrains. Avec la situation sanitaire qui s'améliore, une partie des joueurs vont retourner vers leur sport de prédilection. Ce qui signifiera moins de nuisances.»
Des nuisances qui seront en outre amorties par le dispositif anti-bruit. «Il s'agit d'un mur de 6 mètres de haut, bâti en L, de manière à protéger le riverain le plus proche tout en coupant le bruit vers la prairie et donc les autres riverains. Les riverains ont proposé d'enterrer le terrain mais les coûts sont beaucoup trop importants. Enfin, pour ce qui est de déplacer les terrains de padel, soit on embête d'autres riverains, soit on ne sait plus organiser de tournoi. De notre côté, on attendra la décision de la Commune. Même si on est un peu déconcertés de voir que pour une poignée de riverains – et même un seul selon moi – nos 350 membres sont privés de padel. On se demande où est la balance de la justice…»
La Commune statuera lundi
La Commune de Lasne annonce qu'elle se positionnera lundi sur la demande de permis du TC Odrimont pour ses terrains de padel. Cette demande d'urbanisme est identique à la précédente à la différence majeure qu'un dispositif antibruit (liée à une étude acoustique) est cette fois-ci imaginé. «J'ai rencontré une riveraine dernièrement qui demandait que l'on pose des conditions, si le permis devait être accordé. Or ce n'est pas une demande de permis d'exploitation, mais bien une demande d'urbanisme pour laquelle on ne peut pas poser de balises pour les heures ou les jours d'ouverture, par exemple, explique Laurence Rotthier la bourgmestre. Soit on refuse le permis, soit on le délivre. Mais on pourrait par contre imposer un phasage pour ce permis, avec des travaux à réaliser avant que l'activité ne reprenne.» Une solution intermédiaire qui pourrait satisfaire en partie les riverains – qui remettent toutefois en doute l'efficacité du mur antibruit et des mesures acoustiques – et le club qui devrait toutefois patienter avant de reprendre ses activités.