5 ans requis contre Jean-Claude Logé, qui fut manager de l’année en 1995
Grandeur et décadence pour Jean-Claude Logé, ex-patron de Systemat, à la tête d’une association de malfaiteurs de type mafieux.
Publié le 12-05-2021 à 06h30
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Tel est en tout cas le sentiment du parquet de Nivelles qui a requis contre lui une peine de cinq ans de prison avec sursis «vu son âge» (81 ans). Il était absent car il est en quarantaine suite à son retour du Sénégal, mais ses «associés» étaient bien présents.
Son bras droit est Alain Z., 53 ans, d’Uccle, chargé de recruter des hommes de main auxquels les basses besognes étaient confiées. Parmi eux, Claude G., un Bruxellois de 52 ans, condamné en 1996 par la cour d’assises du Brabant à 20 ans de travaux forcés pour vol avec violences suivi de meurtre. À leur côté, sur le banc des accusés, trois petites frappes, Léon Z., 21 ans, le fils d’Alain, Liam B., 21 ans, de Rebecq, le beau-fils d’Alain, et Anwar B., 38 ans, de Ganshoren.
Le dossier s’articule sur deux volets. Le premier vise la vengeance de Jean-Claude Logé à l’égard de sa première femme, Marie H., domiciliée à Lasne, et de leurs trois enfants auxquels il ne s’adresse que par des mails ou messages exempts d’ambiguïté.
«Je vais incendier ta maison, te casser les pattes. Je sais que vous devez 380 000€ à votre papa. Je ne rigole pas. Je sais tout sur vous. Je vous donne une semaine. Personne ne va m’arrêter».
Tel est le message vocal adressé en décembre 2018 à cette famille par une voix masculine à intonation «brusseleer» au départ d'un numéro anglais. Dans un autre message de janvier 2019, référence fut faite aux quatre pneus crevés et à une carrosserie détruite à l'acide. Les victimes? Les voitures de Marie H. et d'un de ses fils.
Les enquêteurs ne mirent guère de temps à trouver la trace de Claude G. alors que les enfants de Jean-Claude Logé faisaient appel à des agents de sécurité car leurs propres enfants étaient également l'objet de menaces abjectes. «Je vais leur couper les doigts et vous les renvoyer par la poste…»
Logé, «le parrain patriarche» ne badinait pas. «Je ne fais pas de quartier à mes amis. Ma vengeance sera terrible, mortelle. Une balle dans la nuque, c'est le meilleur moyen pour mourir».
Le second volet concerne Patrick L., un (ancien) ami de Logé, rencontré au Sénégal, et au domicile (Woluwe-Saint-Lambert) duquel Logé envoya Claude G. et un des acolytes récupérer des documents comptables. Patrick fut fortement marqué par cette agression. Il est décédé.
La peine requise la plus lourde vise bien entendu Jean-Claude Logé: cinq ans. Deux ans avec sursis sont requis à l’encontre d’Alain Z., l’organisateur des expéditions, deux ans secs pour Claude G., 120 heures de travail pour Léon Z. et la suspension du prononcé pour Liam A. et Anwar B.
L’audience des plaidoiries a été fixée au 7 juin.