Meurtre de Nelly Wery: Geneviève Hayet fixée sur son sort ce mardi soir
Le défilé des témoins, lundi devant la cour d’assises, a permis de cerner la personnalité de la victime. L’accusée était moins appréciée…
Publié le 17-03-2020 à 07h43
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La journée de lundi était consacrée aux témoignages de voisins et de proches de la famille, lundi devant la cour d’assises qui planche depuis la semaine dernière sur le meurtre de Nelly Wery, intervenu dans la nuit du 24 au 25 mars 2018 à Ohain (Lasne). La fille de la victime, Geneviève, Hayet, 58 ans, n’a jamais nié avoir tué sa mère. Mais elle affirme ne pas comprendre ce qui s’est passé.
En début de matinée, la voisine chez qui elle s'est rendue après avoir posé cet acte fatal a expliqué aux jurés ce qu'elle avait vu ce soir-là peu après minuit, lorsqu'on a frappé à sa porte. «Une vision d'horreur: Geneviève était couverte de sang de la tête au pied, a-t-elle raconté. Elle hurlait "J'ai tué maman, j'ai tué maman". J'ai demandé s'il fallait appeler une ambulance, elle m'a répondu que c'était la police qu'il fallait avertir…»
La «mamy» dont beaucoup rêvaient
Tous les voisins qui ont témoigné lundi ont rendu hommage à la victime. L’octogénaire était unanimement appréciée dans le quartier: elle apportait des gâteaux, faisait attention aux autres et était la «mamy» dont beaucoup rêvaient. Elle tâchait de dissimuler les violences dont elle était victime de la part de sa fille mais plusieurs témoins, après lui avoir posé des questions insistantes, ont appris ce qui se passait sans savoir vraiment comment intervenir.
Ils connaissaient également l’accusée mais le portrait dressé est nettement moins flatteur: une quinquagénaire au caractère difficile et changeant, sortant peu de chez elle, exigeant de sa mère qu’elle aille lui acheter l’alcool et les médicaments qu’elle consommait en quantité…
Durant l’après-midi, les témoins de moralité de l’accusée ont à peine redressé la barre. Des amies d’enfance ont convenu que la mort de son père, alors qu’elle avait 15 ans, a constitué un tournant dramatique dans la vie de Geneviève Hayet. Elles ont coupé les ponts par la suite, vu les addictions et le parcours compliqué de la Lasnoise.
Ses anciens compagnons ont convenu de bons moments passés avec l’accusée, mais aussi de périodes très compliquées vu son caractère et ses comportements. Ils ont décrit des relations tendues entre la mère et la fille, précisant qu’ils ne comprenaient pas comment elle en était arrivée à tuer. Tous, sans exception, ont fini par dresser devant la cour d’assises le portrait d’une mère courageuse, gentille et généreuse, qui ne méritait pas que la vie lui soit ôtée par sa fille…