Cour d’assises du Brabant wallon: Geneviève Hayet entre regrets et trous de mémoire
La cour d’assises a entendu la version de l’accusée en ce premier jour du procès. Mais Geneviève Hayet a mauvaise mémoire.
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Publié le 13-03-2020 à 07h01
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Les faits:
Geneviève Hayet, 58 ans, est accusée d'avoir mis fin aux jours de sa maman, dans la nuit du 24 au 25 mars 2018 au Chemin du Gros Tienne à Lasne. Nelly Wéry avait 84 ans. Pour le code pénal qui ne connaît pas le matricide, c'est un parricide. L'accusée vivait chez sa mère. Elle est en aveux d'avoir commis ces faits, qui se sont déroulés dans un contexte d'abus d'alcool et de médicaments. La cour d'assises du BW est chargée de la juger.
À l'audience de ce premier jour, comme durant les auditions, Geneviève Hayet s'est souvent retranchée derrière des pertes de mémoire… Aidée par le président de la cour, Thierry Weerts, elle a évoqué les faits de ce 24 mars 2018, à Lasne, dans l'habitation de sa maman. Au final, une scène durant laquelle plus de 35 coups ont été assénés au visage et sur le crâne d'une dame de 84 ans, à l'aide d'au moins quatre armes, à savoir successivement le manche d'une raclette, un poêlon, une clé anglaise et enfin une pierre lourde de plus de 4 kg. L'accusée le dit: «Je me vois frapper maman sur le visage avec la pierre. Puis c'est le trou noir, et puis j'ai sonné chez ma voisine et je lui ai dit j'ai tué maman […] Je suis coupable, mais je n'ai jamais voulu faire ça. Je ne comprends pas comment j'ai pu faire ça…»
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Dans sa première audition, elle déclarera que c'est une autre personne en elle qui a fait cela. «Les trous de mémoire ne sont apparus qu'un an après», a fait remarquer hier la juge d'instruction Marielle Puffet. Celle qui a entendu Geneviève Hayet quelques heures après les faits a décrit une accusée non pas mentalement troublée, mais plutôt pressée d'en finir. «Elle n'avait pas envie de répondre à mes questions. Elle se levait souvent, pas parce qu'elle était agitée, mais parce qu'elle en avait marre. Elle disait: je l'ai tuée, ça suffit, mettez-moi en prison et puis c'est tout. Je pense plutôt que mes questions l'ennuyaient…»
Peu encline à collaborer, l’accusée avait aussi refusé de participer à la reconstitution. Un an plus tard, elle accepte mais son comportement oscillant entre affectation et irritation est encore une fois souligné.
Hier, l'accusée a terminé en larmes, avec ces mots: «Depuis cette tragédie je ne vis plus, je survis. Vous pouvez me donner autant d'années que vous voulez, même perpète, je vais vivre avec cette culpabilité.»