Assises du Brabant wallon : la perpétuité pour Fabien Lombaerts, 23 de réclusion pour René De Staerke
Coupable de quatre assassinats, qualifié de "tueur en série", Lombaerts est condamné à la perpétuité plus quinze ans de mise à disposition du TAP.
Publié le 26-05-2023 à 20h51 - Mis à jour le 26-05-2023 à 21h08
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La cour d’assises du Brabant wallon a délibéré plus de sept heures, vendredi, pour fixer les peines à infliger à Fabien Lombaerts, 41 ans, et René De Staerke, 43 ans, deux marginaux poursuivis pour avoir tué quatre SDF durant l’été 2018 en région bruxelloise et en Brabant wallon.
Ces quatre crimes avaient été commis en moins de deux mois, mais il a fallu du temps pour que les corps chaque fois dissimulés dans des endroits isolés soient découverts, et ensuite pour que les enquêteurs établissent des liens entre les quatre affaires.
Le cadavre de Pascal Crabbe avait été découvert dans le parc Moeraske à Evere le 10 août 2018, celui de Gioacchino Pignato dans un bois de La Hulpe le 13 novembre 2018, celui de Michaël Degrave à l’arrière d’un centre commercial de Schaerbeek le 28 novembre 2018, et enfin celui de Frédéric Degrom sous un quai de la gare de La Hulpe le 6 février 2019.
Toutes les victimes avaient été étranglées, déshabillées partiellement ou entièrement, et dépouillées avant que leurs corps soient cachés.
Jeudi soir, Fabien Lombaerts, déjà condamné en assises en 2004 à 18 ans de réclusion pour avoir poignardé une dame âgée à Charleroi, avait été reconnu coupable de ces quatre assassinats – des meurtres prémédités, donc – de personnes sans abri. René Lombaerts, lui, avait été déclaré coauteur de trois assassinats, et "simple" complice du tout premier crime, celui de Gioacchino Pignato dans le bois de La Hulpe.
Fabien Lombaerts, "tueur en série"
Vendredi soir, la cour d’assises n’a reconnu aucune circonstance atténuante à Fabien Lombaerts. L’arrêt le qualifie d’ailleurs de "tueur en série" et fustige sa sauvagerie, la lâcheté des assassinats commis en étranglant les victimes par-derrière avec une ceinture, ainsi que l’absence totale de remise en question de l’accusé, si ce n’est des excuses de façades formulées à l’audience.
Les experts qui avaient examiné cet accusé à la demande de la juge d’instruction ont posé un diagnostic de psychopathie et pointé un risque important de récidive. La cour a dès lors opté pour la protection de la société, comme lui avait demandé de le faire l’avocat général Stéphane Lempereur – lire ci-dessous – dans ses réquisitions vendredi matin. Lombaerts écope de la peine maximale, c’est-à-dire la réclusion à perpétuité, à laquelle s’ajoutent 15 ans de mise à disposition du tribunal d’application des peines.
Deux circonstances atténuantes pour René De Staerke
En ce qui concerne René De Staerke, systématiquement présent aux côtés de Lombaerts lors de chaque crime – les experts ont évoqué un "binôme composé d’un psychopathe et d’un schizoïde" -, deux circonstances atténuantes ont été admises par la cour: son parcours de vie chaotique depuis son enfance, et son absence d’antécédents judiciaires.
Mais l’extrême gravité des faits auxquels il a participé est soulignée dans l’arrêt. Il écope dès lors de 23 ans de réclusion. Alors que Lombaerts est un psychopathe, De Staerke, lui, offre un tout autre profil: sa personnalité schizoïde implique une indifférence au monde extérieur, aux autres et à lui-même. Cette inquiétante froideur a poussé la cour à ajouter aux 23 ans de réclusion une mise à disposition du TAP pour une durée de dix ans.
"J’ai fait le calcul: vous pourriez introduire une demande de libération dans environ 4 ans, a précisé le président Michel De Grève à l’attention de René De Staerke, une fois le verdict prononcé. Au bout du tunnel, il y a la lumière de la réinsertion sociale. Mais il faut que vous soyez prêt, que vous y mettiez du vôtre. Je vous encourage à trouver des personnes qui pourront se mettre à vos côtés, pour vous permettre d’aller de l’avant…"