La mort de 4 SDF devant la cour d’assises du Brabant wallon : les confidences de Fabien Lombaerts étaient destinées à susciter la peur
Fabien Lombaerts avait avoué à plusieurs personnes avoir commis des meurtres avec sa ceinture, et avait même montré certains corps à d’autres SDF…
Publié le 22-05-2023 à 21h15 - Mis à jour le 22-05-2023 à 21h16
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La cour d’assises du Brabant wallon a entendu plusieurs témoins qui ont côtoyé les accusés, lundi au septième jour du procès de Fabien Lombaerts et René De Staerke. Pour rappel, ces quadragénaires sont poursuivis pour quatre homicides de SDF, commis à l’été 2018 à La Hulpe et Bruxelles.
Un SDF bruxellois, qui a été emmené à Nivelles par la police judiciaire pour être certain qu’il apporte son témoignage, a confirmé lundi après-midi que Fabien Lombaerts lui avait dit, à lui et à quelques autres, qu’il avait déjà tué des gens en les étranglant avec sa ceinture. Au début, il n’y a pas trop cru. Mais il a réalisé par la suite que l’homme était violent… après avoir pris quelques coups de sa part.
Et un soir, alors qu’il était parti de Bruxelles avec Lombaerts et De Staerke pour loger sous tente dans le bois de La Hulpe, Lombaerts lui avait montré le cadavre de Giocchino Pignato. À l’époque, ce dernier faisait l’objet d’un signalement de disparition…
Un témoin que Lombaerts aurait eu l’intention de tuer…
Le président a dès lors demandé au témoin s’il était à ce point proche de Fabien Lombaerts que celui-ci lui fasse ce type de confidences en confiance, et lui révèle même l’endroit où se trouvait le corps d’une de ses victimes. La réponse de l’intéressé évoque plutôt le contexte très alcoolisé de cette soirée-là dans le bois de La Hulpe. Et la volonté de Lombaerts, qui apparemment parlait des crimes qu’il commettait avec beaucoup de détachement voire de fierté, de terroriser ceux qui faisaient partie de sa petite bande de marginaux.
Le témoin aurait par ailleurs appris par la suite que l’intention de Fabien Lombaerts, lorsqu’ils sont allés dormir avec lui dans le bois de La Hulpe en compagnie de René De Staerke, était de le tuer également. Mais De Staerke en aurait dissuadé son acolyte…
Les jurés ont aussi entendu lundi des membres du personnel du home Baudouin, le centre d’accueil où sont passés tant les accusés que les victimes. Et la différence de profil entre Lombaerts et De Staerke, évoquée par les psys la semaine dernière, s’est confirmée.
René De Staerke avait certes des problèmes d’alcool et se montrait très passif lorsqu’on lui demandait des efforts, mais il n’a jamais causé de souci dans le centre.
Violent et manipulateur
Lombaerts, lui, a été mis dehors pour des problèmes de violence. Il avait du mal avec les règles en général, et s’imposait auprès des autres en les intimidant. En particulier les plus faibles.
Le 6 juillet 2018, jour où il est parti avec René De Staerke et Giuseppe Pignato dans le bois de La Hulpe où ce dernier a été tué, Lombaerts avait déjà été mis à la porte du home Baudouin. Mais cela ne l’a pas empêché de revenir sur place pour consommer des bières fortes avec les résidents. Il restait à l’extérieur et les autres, dont la future victime, entraient pour prendre leur repas avant de ressortir aussitôt pour lui offrir.
La directrice du centre d’accueil l’a décrit comme manipulateur, et l’éducateur qui l’avait auditionné lors de son entrée au home avait recommandé à ses collègues de s’en méfier…