Cour d’assises du Brabant wallon : un deuxième crime commis en duo à La Hulpe ?
Fabien Lombaerts maintient que René De Staerke – qui le nie – l’a aidé à étrangler Frédéric Degrom sous un quai de la gare de La Hulpe en 2018.
Publié le 16-05-2023 à 21h26 - Mis à jour le 16-05-2023 à 21h27
:focal(544.5x417:554.5x407)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/5HG6GVCVU5GZPKVFB5BRXLKO2U.jpg)
La cour d’assises du Brabant wallon a poursuivi ce mardi 16 mai 2023, au quatrième jour du procès de Fabien Lombaerts et de René De Staerke, l’examen systématique, avec les enquêteurs, des quatre homicides dont sont soupçonnés les accusés. On a notamment évoqué les dernières heures de Frédéric Degrom, un SDF né en 1976 et qui résidait, en août 2018, au centre d’hébergement bruxellois Transit. Son corps en état de putréfaction avancé a été retrouvé le 6 février 2019 sous un quai de la gare de La Hulpe.
Après avoir beaucoup varié dans ses versions, comme dans les autres volets de l’enquête d’ailleurs, Fabien Lombaerts avoue à présent qu’il s’est disputé sur place avec la victime, et qu’il lui a passé sa ceinture autour du cou sous l’effet de l’énervement. Son récit rappelle étrangement celui qu’il a livré lundi à propos de la mort de Gioacchino Pignato, autre SDF dont le corps a été retrouvé à quelques centaines de mètres de la gare de la Hulpe, dans un bois.
"Il a serré pendant 5 à 10 minutes"
Concrètement, Lombaerts affirme qu’il a passé sa ceinture autour du cou de la victime et qu’il a serré pendant environ 5 minutes. Mais qu’à un moment, alors que Frédéric Degrom était toujours vivant, René De Staerke a pris le relais, serrant la ceinture à son tour, jusqu’à ce que mort s’en suive. "Il a serré pendant 5 à 10 minutes", a-t-il précisé en répondant mardi aux questions du président De Grève. Ensuite, ils ont déshabillé ensemble le cadavre.
Comme pour la mort de Giaocchino Pignato évoquée lundi, le président a demandé immédiatement à René De Staerke de réagir à chaud à ces accusations portées par son co-accusé. "C’est faux, a répondu René De Staerke. C’est Fabien qui a tiré sur la ceinture, c’est lui qui l’a achevé. Cela a duré 5 minutes."
"Je ne me souviens plus de la bonne version"
Le président a cependant demandé à l’accusé à quelle version il devait se fier: lors de déclarations précédentes, De Staerke avait effectivement dit que l’étranglement avait été pratiqué par Lombaerts seul, mais en précisant que cela avait duré 25 minutes parce que la victime se débattait et tentait de passer les mains entre la ceinture et son cou pour continuer à respirer. Réponse de René De Staerke après une courte hésitation: "Je ne me souviens plus de la bonne version".
Pour terminer complètement les auditions des enquêteurs, mardi après-midi, la cour d’assises a encore examiné avec eux le volet du dossier concernant le quatrième homicide, celui de Michaël Degrave. Lui aussi SDF, né en 1977, il avait d’une adresse de référence au CPAS de Nivelles. Son corps a été retrouvé en novembre 2018 le long des voies ferrées à Schaerbeek, à l’arrière du complexe commercial Docks Bruxsel.
Ici, Fabien Lombaerts endosse seul la responsabilité de la mort. Toujours avec une ceinture, toujours en présence de De Staerke, mais celui-ci était resté derrière une grille qu’il n’avait pas pu franchir. Il s’est donc contenté de regarder la scène. D’après Lombaerts, la victime savait qu’elle allait mourir et en avait accepté l’idée, puisqu’elle ne s’est pas débattue…