Cour d’assises du Brabant wallon : trois victimes étranglées avec une ceinture
Fabien Lombaerts a donné certains éléments qu’il n’avait pas révélés aux enquêteurs, vendredi lors de son interrogatoire par le président De Grève.
Publié le 12-05-2023 à 20h12 - Mis à jour le 12-05-2023 à 20h13
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Un seul des quatre homicides dont on suspecte Fabien Lombaerts et René De Staerke avait été évoqué, jeudi, au premier jour de leur procès devant la cour d’assises du Brabant wallon. Il s’agissait de celui de Pascal Crabbe, dont le corps a été retrouvé en août 2018 dans le parc Moeraske à Evere. Fabien Lombaerts avait affirmé que cet homme avait été tué par un autre SDF, Michaël Degrave. Et De Staerke, lui, convenait avoir été présent sur place, mais n’avoir rien fait.
Malgré un sérieux retard en matinée (lire ci-dessous), les trois autres homicides ont été abordés vendredi, le président De Grève prenant le temps d’entendre les deux accusés sur chaque fait, confrontant leur réponse à celle de l’autre et aux déclarations faites devant les enquêteurs ou la juge d’instruction. Ce qui ne fut pas une mince affaire concernant René De Staerke.
Problèmes de mémoire
Comme jeudi, l’homme se contredit d’une minute à l’autre, ne se souvient plus, valide ses déclarations antérieures après que le président les lui ait relues, alors qu’il avait affirmé exactement le contraire une minute auparavant… "Vous êtes devant une cour d’assises, pour des faits extrêmement graves: il ne faut pas jouer avec la liberté ! a fini par s’agacer le président dans l’après-midi. Vous dites une chose et son contraire, alors qu’on est ici pour savoir la vérité. Même si les accusés, c’est vrai, on le droit de mentir…"
De Staerke s’est retranché derrière des problèmes de mémoire pour expliquer son attitude. Concernant la mort de Frédéric Degrom dont le corps a été retrouvé sous un quai de la gare de La Hulpe en février 2019 et celle de Gioacchino Pignato mort dans les bois de La Hulpe en 2018, l’accusé maintient qu’il était sur place avec Lombaerts. Mais qu’il est chaque fois resté à l’écart. En résumé, il accuse Lombaert d’avoir commis l’irréparable. Et il n’est pas intervenu par peur de subir le même sort que les victimes.
La ceinture trois fois
Fabien Lombaerts, qui avait présenté de multiples versions aux enquêteurs, a avoué vendredi devant les jurés avoir utilisé une ceinture pour étrangler ces deux hommes, après des disputes pour des motifs futiles. Mais il affirme tant pour Frédéric Degrom que pour Gioacchino Pignato, qu’il n’était pas le seul à avoir "serré" la ceinture autour du cou des victimes pour les tuer. À le suivre, à certains moments, De Staerke l’a aidé. "Parce qu’au bout de 5 minutes, j’avais mal au bras", a-t-il précisé concernant l’étranglement de Gioacchino Pignato.
Reste un troisième cadavre, celui de Michaël De Grave, étranglé le long des voies de chemin de fer à Schaerbeek. De Staerke était aussi présent mais pour la première fois, Lombaerts a assumé jeudi avoir commis les faits seul. Une fois encore, avec une ceinture. "Mon client prend ses responsabilités", a souligné un de ses avocats.
L’avocat général en a profité pour demander à Lombaerts, voleur expérimenté, si personne ne faisait le guet quand il passait à l’action. "Ben si, j’avais De Staerke qui était là !", a spontanément répondu l’accusé…