Vingt mois de prison pour des propositions indécentes, en ligne depuis La Hulpe, puis au centre Adeps de Neufchâteau
Déjà en thérapie après des ennuis judiciaires suite à des dossiers de mœurs, un jeune habitant de Neufchâteau n’avait apparemment pas compris…
Publié le 19-01-2023 à 21h24 - Mis à jour le 19-01-2023 à 21h25
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En février 2020, un collectif qui créée de faux profils de mineurs d’âge pour traquer les pédophiles sur internet alerte le parquet. Une des jeunes filles "virtuelles" de l’association, affichant ses 12 ans sur les réseaux sociaux, a reçu des messages de la part d’un homme qui prétend avoir 15 ans puis a rapidement donné à la conversation un caractère sexuel. Il a demandé à la (fausse) mineure si elle était prête à lui transmettre des photos d’elle en train de se masturber, et lui a envoyé des photos et des vidéos de son pénis. Il lui a aussi proposé du sexe virtuel, promettant des cadeaux en échange.
Une enquête est lancée et il apparaît que l’homme envoyant ce type de message a déjà connu des ennuis judiciaires pour deux dossiers de mœurs. Lorsqu’il a fait en ligne cette proposition à celle qu’il pensait être mineure, il était hospitalisé à La Hulpe et suivait un traitement spécialisé… imposé par la justice. Il s’agit d’un habitant de Neufchâteau, né en 1992 et souffrant d’un retard mental.
Rebondissement en 2021
Alors que les policiers sont sur ses traces, l’enquête connaît un rebondissement, le 11 mai 2021. Deux élèves de 9 ans fréquentant le Centre sportif Le Lac (Adeps) de Neufchâteau dans le cadre d’une activité scolaire tombent sur Nicolas T. dans les sanitaires "filles" du centre sportif.
Il est sur les toilettes et n’a pas fermé la porte. Les fillettes font demi-tour en le voyant et le jeune homme quitte les lieux. Mais lorsqu’il voit que les petites retournent près des lavabos, il revient vers elles et leur demande si elles ont "déjà vu un zizi". Puis voyant la tête des victimes changer, il prétend qu’il blague…
Intercepté rapidement à proximité du centre, il explique avoir été pris d’un besoin pressant, et qu’il n’a pas eu le temps d’aller jusqu’aux toilettes "hommes". Celles-ci sont pourtant plus proches de l’entrée que celles des dames…
Pas de trouble mental, estiment les experts
Les experts qui ont examiné Nicolas T. estiment qu’il a une capacité de raisonnement "limite", mais qu’il n’est pas atteint d’un trouble mental. En clair, qu’il est responsable de ses actes. Ce qu’a contesté son avocate, il y a un mois devant le tribunal correctionnel du Brabant wallon. Celle-ci a notamment expliqué que la cour d’appel de Liège, en 2016 dans le cadre de faits d’outrage public aux mœurs, avait ordonné l’internement du Chestrolais. Aujourd’hui, celui-ci bénéficie d’un suivi strict, encore renforcé cet été… après qu’on l’a trouvé à nouveau dans les toilettes "filles" d’une école primaire.
Dans son jugement prononcé ce jeudi, le tribunal correctionnel de Nivelles estime en suivant les experts que la loi de défense sociale ne s’applique pas au prévenu. Une peine de 20 mois de prison, assortie d’un sursis probatoire de 5 ans, a été prononcée. Pour bénéficier de ce sursis, le prévenu devra poursuivre les traitements en cours, se prêter à un suivi spécialisé pour les auteurs d’infractions à caractère sexuel, et s’abstenir de toute activité sur les réseaux sociaux.