Domaine Solvay de La Hulpe: «La nature ne doit pas payer la contrepartie de la pandémie»
Détériorée par des vététistes, une autre butte a été clôturée pour la préserver. L’interdiction des VTT trotte dans la tête du directeur du domaine Solvay.
Publié le 27-03-2021 à 07h05
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Le patron du «Domaine Solvay – Château de La Hulpe» est de plus en plus confronté à un grand dilemme: comment permettre à tout un chacun de profiter des espaces verts, de décompresser et de respirer sans que le domaine du château ne doive en payer la contrepartie? «C'est la grande question, explique Olivier Vanham, le directeur du «Domaine Solvay – Château de La Hulpe». Une question à laquelle on n'a pas de réponse à l'heure actuelle. On pourrait aussi se la poser autrement: jusqu'à quand permettre à tout un chacun de faire du vélo ou de se promener sans que les dégâts causés au domaine ne soient irréversibles?»
C'est qu'en raison de la fréquentation qui a littéralement explosé, la nature ne parvient plus à panser ses plaies comme par le passé. Ce qui force les responsables à réagir. Avec dernièrement, une nouvelle butte – celle en face du château – interdite d'accès via des barrières. «Vu les traces laissées, il n'y a que peu de doutes, ce sont des vététistes qui ont emprunté massivement des chemins qui leur sont interdits. Une fois de plus… continue Olivier Vanham. Et ces passages répétés sont en train de détériorer la butte. Si on laisse faire, ce sont les racines d'un superbe arbre qui vont en patir, puis l'arbre représentera un risque pour tout un chacun. On a également découvert que des abeilles solitaires construisent des galeries sur cette butte, avec le risque de les détruire. Comme on n'a pas les moyens de poster quelqu'un à cet endroit en permanence et que les panneaux de sensibilisation restent sans effet, on pose des barrières en bois.»
Interdire les cyclistes?
Des interdictions physiques d'accès à certaines zones qui pourraient se multiplier, avant peut-être d'en venir à une interdiction administrative. «La question de l'interdiction des VTT dans le domaine et des vélos en général se pose de plus en plus. Mais cette décision n'est pas facile à prendre vu les conditions sanitaires. Les gens ont beaucoup plus besoin de se promener dans des domaines comme le nôtre, ou d'y faire du sport. Et si beaucoup se comportent très bien, les autres doivent prendre conscience qu'ils ne sont pas seuls, loin de là, et qu'il y a des règles à respecter dont la première: rester sur les sentiers et les chemins.»
Faire du «hors-piste» revient donc à mettre sous pression la nature du domaine. «À l'heure actuelle, la fréquentation est démultipliée par rapport à avant le confinement. Et si auparavant la nature parvenait à s'en remettre tant bien que mal, désormais, sa résilience n'est plus suffisante, conclut Olivier Vanham. Des mesures vont devoir être prises, surtout le week-end. Et même si on ne veut pas rajouter de nouvelles interdictions à celles qui sont déjà de mise, on ne voit pas comment faire autrement… Pâques se profile à l'horizon et on redoute déjà l'affluence que vont engendrer les congés.»