Pour retrouver rapidement les personnes âgées disparues
Trois zones de police du BW adhèrent à un nouveau protocole. But: retrouver rapidement les personnes âgées disparues.Et donc leur sauver la vie.
- Publié le 21-10-2014 à 06h00
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Un protocole d’accord relatif aux disparitions des personnes âgées a été signé lundi dans les locaux de la zone de police de la Mazerine (Lasne, La Hulpe, Rixensart) par le chef de corps de la zone Mazerine Alain Rummens, le chef de corps de la zone Orne-Thyle Laurent Van Doren (Chastre, Court-Saint-Étienne, Villers-la-Ville, Walhain), le substitut du procureur du roi du parquet de Nivelles en charge des disparitions Pamela Lonfils, le commissaire David Rimaux de la cellule disparitions de la police fédérale, les inspecteurs en charge des disparitions Emelda Tollet (Mazerine) et Kathleen Hoyois (Orne-Thyle), et les directions des différentes maisons de repos des communes concernées. Un protocole d’accord identique a déjà été signé il y a un peu moins d’un an à la zone de police Nivelles-Genappe. Au total, 35 zones de la partie francophone du pays adhèrent à ce jour à la procédure.
«Le but est de mettre en place au sein des zones un processus qui permet de gagner beaucoup de temps pour les recherches en cas de disparition de personnes âgées des maisons de repos. Ces personnes sont souvent atteintes de démence ou d'Alzheimer, indique David Rimaux, chargé de présenter le protocole au sein des zones de police locales. Quelque 5 990 disparitions inquiétantes ont été enregistrées par la cellule disparitions entre 2010 et 2013. Ces dossiers ont porté sur 671 personnes âgées. 551 ont été retrouvées vivantes et 106 décédées (hypothermie, déshydratation, épuisement, noyade même dans 15 cm d'eau, etc.). 14 sont toujours portées disparues et sont sans doute décédées sans qu'on sache pour le moment où leurs restes se trouvent. Il n'est pas question d'interdire à une personne âgée de sortir de sa chambre à la maison de repos, ce n'est pas une prison. Mais la rapidité d'intervention en cas de disparition est la clé pour réduire le nombre de personnes âgées retrouvées déjà décédées.»
Paradoxe: plus de 65% des personnes âgées signalées disparues se trouvent encore au sein de leur institution quand leur disparition est constatée. Et 95% de celles qui en sont sorties sont retrouvées dans un rayon de maximum 2 km. «D'où la nécessité de ne pas traîner lorsqu'une disparition est constatée.»
Les institutions signataires s'engagent donc à prévenir dans les 20 minutes la police en cas de constat d'une disparition (qui peut en fait déjà remonter à des heures…), réaliser immédiatement une fiche ad hoc (photo, ancienne adresse, habits portés, circonstances de la disparition, si possession d'un GSM son numéro, heure de la disparition…) qui contient déjà 80% des informations nécessaires à la police et permet de gagner de précieuses dizaines de minutes puisqu'une audition n'est plus nécessaire, délivrer un plan complet et détaillé de leurs bâtiments, permettre le visionnage des enregistrements des caméras, délivrer à la police un passe-partout des locaux… «Bref tout ce qui permet de gagner un maximum de temps dès le constat de la disparition.»