Tentative de meurtre au centre Fedasil de Jodoigne: cinq ans requis
Bagarre entre réfugiés au centre Fedasil. Le parquet retient la tentative de meurtre et requiert cinq ans. La défense plaide l’acquittement
- Publié le 17-09-2023 à 19h14
- Mis à jour le 17-09-2023 à 19h15
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Quatre réfugiés se partagent une chambre en ce 11 avril 2023. Une bagarre éclate, mais dans quelles circonstances ? Un fait est certain, c’est qu’un occupant est blessé de coups de couteau, une plaie à la cage thoracique, une à la main, conséquence d’un geste de défense. Les deux autres interviennent pour séparer les deux hommes.
K.M., un Afghan de 26 ans, comparaît comme détenu. Il nie avoir frappé. "Quad je suis rentré d’une visite médicale, deux hommes se bagarraient. J’ai tenté de les séparer. Ils ont quitté la chambre. Je ne sais pas ce qui s’est passé entre eux. Ils ont dit à la police qu’il fallait ouvrir mon casier. Ils n’ont rien trouvé. Par contre, il devait y avoir 15 000 € dans le casier d’un des deux autres."
Pour la substitute du procureur du roi Stéphanie Bonté, aucun doute. La tentative de meurtre est évidente. La lésion du thorax est proche des organes vitaux, cœur, poumon, veine. "Le légiste nous a dit que la victime est miraculée."
Elle met en évidence que, trois semaines avant cet incident, K.M. s’en était pris à un mineur d’âge qui avait uriné à un endroit non approprié. Il lui porta trois coups de poing comme "sanction". Bref, cet homme qui présente une limite intellectuelle inférieure à la moyenne cause problème au sein de Fedasil.
"La victime est passée par le chas de l’aiguille et on a été à un cheveu de la cour d’assises." Cinq ans de prison ont été requis, dont au moins la moitié ferme.
Tel ne fut pas l’avis de Celia Dierick qui a une autre lecture du dossier. "On n’a pas de constatations objectives certaines, on tire des conclusions, on interprète…"
La nature des lésions ? Dans le PV initial, la police parle de blessures superficielles. Deux heures après les faits, la clinique de Tirlemont déclare que les jours de la victime ne sont pas en danger.
Le rôle de son client ? Il a des problèmes aux yeux. Il s’est mis des gouttes, sa vision est trouble. Il est éveillé par des cris. Deux hommes se disputent et parlent de répartition d’argent. Il intervient pour les calmer.
Selon sa version, un des deux est blessé. Il conteste avoir frappé. Il faut des éléments de preuve pour emporter la conviction du tribunal au-delà de tout doute raisonnable.
Conclusion ? L’acquittement s’impose. À titre subsidiaire un sursis simple. Son client a vécu l’enlèvement de son frère par les talibans. Il souffre d’un syndrome de stress post-traumatique.
Jugement le 18 septembre.