Il sera absent du marché de l'Ascension jeudi mais "Pas question de laisser tomber le Piétrain"
Le porc Piétrain, à cause de la peste porcine, sera absent sur le marché de l’Ascension du 18 mai, mais pas la confrérie qui le promeut.
Publié le 13-05-2023 à 12h23 - Mis à jour le 14-05-2023 à 20h35
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Yvan Moens, 67 ans, grand maître de la confrérie du cochon Piétrain, ne le cache pas: l’absence du Piétrain sur le marché de l’Ascension, le 18 mai, lui fait mal au cœur. "Ce marché se déroule non seulement sur nos terres, soupire-t-il, c’est aussi la promotion vivante d’un produit d’exception. Pas question de le laisser tomber. Notre confrérie se devait donc d’être présente malgré l’interdiction de bêtes par suite de la peste porcine. Nous partagerons un stand avec le Kiwanis de Jodoigne."
Philippe Bausier, président du Kiwanis jodoignois: "Cela fait plus de dix ans que nous scindons, avec la confrérie du Piétrain, les frais d’emplacement sur le marché de mai. Yvan Moens et les membres de la confrérie proposent leur bière favorite, la Piétrain, ainsi que des boissons non alcoolisées. De notre côté, nous réservons à la vente le solide, à savoir les sandwiches au boudin blanc, à la saucisse ou au rôti, le tout tiré du cochon Piétrain. Nous comptons en vendre entre trois et quatre cents. Nos bénéfices iront à nos actions sociales, et notamment à l’ASBL SOS Enfant de Mariani, en Haïti."
Jérôme Moens, le fils d’Yvan, ne baisse pas les bras, lui non plus. "On se bat, dit-il, même si la déception est générale. Il n’y a aucun cas de peste en Wallonie et seulement un en Flandre. Par ailleurs, dans le nord de la France, les rassemblements de porcs se poursuivent. Mais voilà, nous n’avons pas d’autre choix que ne nous plier aux directives de l’Afsca. Combien de temps cela va durer ? J’ai lu que ce serait jusqu’en décembre 2023."
Henri Stas, 75 ans, le dernier éleveur de Piétrain à… Piétrain, fait montre de compréhension. "La santé publique, avant toute chose, philosophe-t-il, et ce pour éviter les risques de transmission. J’irai bien sûr rejoindre mes amis de la confrérie sur leur stand, mais ce sera avec un goût de trop eu dans la bouche. Moi qui travaille en race pure, je constate que l’horizon ne se dégage pas. Mon grand-père maternel, Jules Kaisin, a été le premier éleveur de Piétrain dans les années 1920. Je crains que je serai le dernier, d’autant que la race, qui fait tout de même partie du patrimoine wallon, compte de moins en moins d’éleveurs. J’ai écrit en novembre 2022 au ministre de l’agriculture Willy Borsus, pour lui manifester mon inquiétude, et lui demander un coup de pouce. J’attends toujours sa réponse."