Jodoigne : cinq ans après les faits - avoir embrassé une fillette de 9 ans - il obtient la suspension du prononcé
Poursuivi cinq ans après les faits, le prévenu est devenu père et explique avoir " pris en maturité ". Il s’en tire avec une suspension du prononcé.
Publié le 25-01-2023 à 07h11 - Mis à jour le 25-01-2023 à 10h22
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En novembre 2017, une habitante de Jodoigne a appris, de la bouche de sa fille âgée de 9 ans, que la petite avait un amoureux. Mignonne confidence ? Malheureusement pas. La fillette a poursuivi en disant que l’amoureux en question avait voulu faire des "trucs comme les grands", qu’il l’avait embrassée sur bouche et qu’elle avait trouvé ça "dégueulasse". Et celui qui avait fait cela à l’enfant était le filleul d’une amie de la mère, âgé de 19 ans et qui était venu à la maison pour donner un coup de main suite à un déménagement.
Les autorités ont été averties des faits et l’enfant a été entendue de manière vidéofilmée. Le suspect également, et il a tout nié en bloc. On lui a proposé de passer le test du polygraphe, ce qu’il a accepté mais l’appareil a mis en évidence une réaction "mensongère". L’intéressé est alors passé aux aveux en expliquant qu’il avait embrassé l’enfant par mégarde. Puis finalement, qu’il l’avait fait à cinq reprises parce qu’il était amoureux et voulait faire sa vie avec elle…
Échec de la médiation
Une médiation a été tentée, l’accord a été signé mais le processus a finalement échoué. "L’assistante de justice a été méchante avec moi, elle m’a traité de pervers, a indiqué le prévenu qui se retrouvait dès lors devant le tribunal correctionnel. Je n’accepte pas que cette dame me juge parce que j’ai fait ça. Je l’ai fait, oui, et je m’en excuse envers cette petite fille. J’aimerais revenir en arrière mais bon, ce n’est pas possible."
Par la suite, le prévenu est allé voir un psychologue, puis il a déménagé en province de Luxembourg et arrêté ces consultations. Tout comme le suivi thérapeutique spécialisé qui lui avait été imposé via la médiation.
Son avocate a expliqué au tribunal que les faits avaient eu lieu dans un contexte particulier. Son client, qui a grandi dans un milieu très précarisé, est pratiquement analphabète et venait de perdre la grand-mère qui l’avait élevé. Il avait perdu tous ses repères, sans disposer des codes intellectuels et éducationnels pour réagir.
Des faits isolés
Les faits commis il y a cinq ans sont isolés: il n’a plus rien fait depuis, et le matériel informatique qui a été saisi chez lui n’a rien révélé d’anormal. "J’ai un enfant, un deuxième est en route, j’ai pris en maturité", a-t-il affirmé à la présidente avant que l’affaire soit prise en délibéré.
Le jeune homme s’en tire finalement avec la suspension du prononcé.