Taxes impayées à Jodoigne : on vient de loin mais les rappels de la Ville portent leurs fruits
Les procédures de recouvrement mises en place depuis près de deux ans par la Ville de Jodoigne sont efficaces. Un exemple: 600 contraintes en 2020, 350 en 2022.
Publié le 17-01-2023 à 18h53
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Depuis près de deux ans, le directeur financier de la Ville de Jodoigne, Gilles Lambot, effectue une tâche ingrate: le recouvrement des taxes impayées. C’est que par le passé, le Jodoignois "oubliait" de payer et que la Ville, un peu laxiste, traînait à lancer les rappels pour récupérer son dû. Une situation anormale, bien sûr. Un chantier considérable a donc été mis en place et les résultats sont là.
"Pour donner un seul exemple, 25 % de la taxe sur les immondices n’était pas payée en 2021, ce qui représentait 560 000 € d’impayés, explique Gilles Lambot. Aujourd’hui, pour cette année 2021, il ne reste que 3 % d’impayés après contraintes, ce qui représente entre 12 000 € et 15 000 €. On a encore de l’espoir de récupérer une partie de cet argent, un montant qui devient “supportable” pour les finances communales."
Pour 2022, pour cette même taxe sur les immondices, on en est à 20 % d’impayés avant rappel. "Les gens ont tendance à attendre ce premier rappel qui est gratuit avant de payer. Mais il y a déjà une amélioration notable."
La situation actuelle: 3% d’impayés pour l’ensemble des taxes
En 2021, "lorsque nous avons commencé à lancer les rappels pour récupérer les retards, il y avait cinq années de rappels à effectuer…" On imagine aisément le manque à gagner… "En ce début 2023, nous en sommes à 3 % d’impayés pour l’ensemble des taxes."
Il faut aussi savoir que l’argent qui ne rentre pas engendre des frais. 600 000 € manquant sur les comptes correspondent à 12 000 € de frais bancaires par an: "On a dès lors besoin de recourir parfois à de petits emprunts à court terme qui peuvent coûter jusqu’à 10 000 € en frais, par an".
À Jodoigne, dorénavant, on accélère le recouvrement mais aussi l’imposition qui, par le passé, avait jusqu’à… un an de retard à l’envoi. L’idée est à présent d’envoyer l’enrôlement en avril, cela évite des frais inutiles à la Ville. "Si on sait percevoir plus vite, on peut aussi payer plus rapidement nos fournisseurs, ce qui est important. Cela fait partie de la saine gestion."
Quant aux redevances, là aussi, la Ville s’attaque aux impayés: "Il y avait là aussi environ 25% d’impayés et avec le travail effectué, on tourne dorénavant autour des 3 %".
« Nous ne sommes pas des barbares... »
Qui dit recouvrement, dit donc procédures. "Mais nous ne sommes pas des barbares qui envoyons un huissier à la première occasion. Il y a d’abord le rappel, puis le recommandé. On veille d’ailleurs à accepter tous les plans de paiement avec un suivi. Ma porte est toujours ouverte à la discussion avec les personnes de bonne volonté. Si, et seulement si rien ne marche, alors oui, on fait appel à l’huissier."
Deux chiffres encore: si la Ville recourait à 600 contraintes en 2020, elle en était à 350 en 2022. "Il y a une différence dans les mentalités. Les gens prennent conscience que la Ville se montre plus vigilante. Le nombre de recommandés a aussi baissé de 30 %", conclut Gilles Lambot.