Quel avenir pour nos jeunes agriculteurs?
Le nombre des exploitations agricoles, en Brabant wallon, n’est plus en chute libre. Mais l’avenir des jeunes agriculteurs reste problématique.
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Publié le 28-01-2022 à 08h35 - Mis à jour le 28-01-2022 à 08h52
Une bonne nouvelle pour débuter. En Wallonie, dixit le ministre de l’Agriculture, Willy Borsus, le nombre des exploitations agricoles se stabilise après avoir connu une période noire au début de ce siècle. Mais depuis 2013 (12 832 fermes), le SPF Économie a constaté une relative stabilisation, avec 12 683 exploitations en 2021. En Brabant wallon, Stabel (l’office belge de la statistique) relève une tendance équivalente: 1 027 fermes en 2013 et… exactement autant en 2019. En 2020, il y en avait seulement une de moins: 1 026. Et la superficie des terres agricoles en Brabant wallon? Du bonus également, puisque l’on passe de 6 195 414 ares en 2013 à 6 548 210 ares en 2020. C’est dire que les exploitations agricoles sont de plus en plus importantes en termes de superficie.
Voilà qui est bien, mais quand on lit le discours de Willy Borsus – "Ma volonté est de soutenir le revenu des agriculteurs et agricultrices et d'offrir des perspectives d'avenir "productives" à nos jeunes" –, force est de constater qu'entre la bonne volonté et la réalité, il y a de la marge.
Plus encore: le monde agricole, qui a longtemps formé un bloc, laisse apparaître des fissures entre les aînés et les jeunes agriculteurs. À tel point que le monde syndical a été bouleversé à la mi-janvier, quand la Fédération des jeunes agriculteurs (FJA) a claqué la porte de la Fédération wallonne de l'agriculture (FWA) (L'Avenir du 15 janvier). Sans explication, qui plus est, mais le monde extérieur a bien compris que l'omnipotence de la FWA agace les jeunes, qui ne se sentent pas suffisamment soutenus.
Mais qu'en disent les anciens? "Que les jeunes sont sans doute un peu trop gourmands", nous souffle-on. "Ah bon! s'étonne Steve Pierre, 29 ans, président de la Fédération des jeunes agriculteurs. Le fond du problème, c'est que les jeunes manquent de perspectives d'avenir avec des mesures de Politique agricole commune (PAC) qui changent tout le temps."
Il n'hésite pas à dire que son revenu mensuel est proche de 800€ par mois. "Nos aînés touchent une pension de retraite qui varie de 1 200€ à 1 500€ par mois, ajoute-t-il. Certes, c'est insuffisant, mais à cela il faut ajouter les primes PAC. Est-ce bien normal face aux jeunes qui ont des crédits à rembourser? Quelqu'un qui travaille à l'usine, quand il est pensionné, ne perçoit plus de primes."
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