Le comédien Benoît Verhaert ne déteste pas les claques
L’auteur et comédien Benoît Verhaert se lancera le 22 janvier, à la chapelle du Marché, dans le one-man-show "Claque!". Dur et désopilant.
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Publié le 17-01-2022 à 07h13
Ne vous fiez pas aux qu'en-dira-t-on! À en croire certains, la vie de comédien, ce sont les acclamations, les félicitations, les premières fiévreuses où le champagne déborde des coupes, puis les tournées par monts et par vaux, la bohème, l'une ou l'autre romance sans suite, bref la liberté dans sa plus poétique expression. Or, pour Benoît Verhaert, cette vie-là, est quelquefois un enfer. D'où ce spectacle Claque! qu'il a imaginé, écrit et mis en scène avant de le jouer en solo. Un magnifique one-man-show qui fait la part belle au ridicule.
"C'est avant tout de l'autodérision sur le métier d'acteur, dit-il. Finalement, cela pourrait être moi, mais je n'aimerais pas devenir le personnage que je joue sur scène. Car, à bien y réfléchir, on peut vite devenir aigri et sombrer dans la morosité."
Benoît Verhaert s’est donc dédoublé, non sans humour, afin de créer un être hautain, prétentieux, ringard, qui se sent supérieur aux spectateurs en interprétant, à la manière des grands comédiens des années 1960, les rôles forts du répertoire classique.
"Ce gars-là se la joue, poursuit Benoît Verhaert. Mais en fait, il est à côté de ses pompes, et il finit par croire qu'il ne sert à rien tant est grand l'écart qui existe entre ses interprétations d'empereur et ce qu'il est dans la vie, un simple plouc."
Pourquoi avoir voulu creuser le thème du dédoublement? "Parce que face à tous les ministres de la Culture, face à toutes les commissions consultatives, face à tous les fonctionnaires de tous les syndicats, face à tous les critiques de toutes les presses et surtout face à toutes ces familles différentes de collègues, face à toutes ces tribus théâtrales concurrentes, face à tous ces réseaux, face à toutes ces cloisons, j'avais l'impression tout d'un coup, après vingt ans de bons et loyaux services dans cette belle profession, d'être un artiste au centre d'une insupportable solitude. Cela m'a frappé comme une claque en pleine gueule."
Claque!, le samedi 22 janvier, à 20 h, une production du Théâtre de la Chute, à la chapelle Notre-Dame du Marché, à Jodoigne. La participation aux frais se fera au chapeau. Attention, les places étant limitées, la réservation est souhaitable au Centre culturel de Jodoigne et d'Orp-Jauche, au 010 81 15 15.
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