Art: «Tokyo reste mon grand objectif»
Le perchiste hannutois espère encore se qualifier pour ses premiers Jeux olympiques. Mais auront-ils lieu?
Publié le 21-03-2020 à 06h00
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Affilié au FC Hannut Athlétisme (FCHA), le perchiste Arnaud Art (27 ans) est toujours aussi accessible. L’ancien recordman de Belgique – il a été détrôné par Ben Broeders avec un saut à 5,80 m – a ainsi pris le temps de répondre à nos questions.
Si le climat actuel est bien morose, le protégé de Roland Elias, son oncle qui a commencé à l’entraîner dès ses onze ans, n’en garde pas moins sa bonne humeur habituelle.
Arnaud, comment occupez-vous vos journées?
Pour ne parler que d’aujourd’hui (NDLR: jeudi), je suis sur la route, de retour de Suisse, où je travaille dans un laboratoire de biomécanique depuis quelques mois. Mon patron est en fait mon préparateur physique, Cyrille Gindre. Pour un perchiste, les conditions d’entraînement sont meilleures en Belgique, donc j’ai décidé de rentrer chez moi.
Comment est vécu ce coronavirus en Suisse?
Les Suisses réagissent comme des Suisses (rires). À savoir dans l’ordre et dans le calme. La plupart des gens respectent les consignes. Pour le moment, ils restent sereins, même si la situation peut être paniquante.
Depuis quand n’avez-vous plus concouru?
Ma dernière compétition remonte au 23 février à Clermont-Ferrand où j’ai fait un résultat moyen. Pour l’instant, mon meilleur saut cette année se situe à 5,54 m.
Bien loin des minima fixés pour se qualifier pour les prochains Jeux olympiques de Tokyo, prévus dès le 24 juillet. Est-ce inquiétant?
Vous me connaissez, je reste positif à toute épreuve (rires). J’ai connu quelques petits soucis de santé l’hiver dernier et il est vrai que mes résultats n’ont pas été terribles, mais je reste confiant pour la saison d’été. Vous savez, dans la vie de sportif de haut niveau, il y a des hauts et des bas. Mon potentiel n’en reste pas moins intact. Je vais continuer à m’entraîner dur, notamment dans la nouvelle salle d’athlétisme de Louvain-la-Neuve.
Beaucoup d’épreuves qualificatives pour ces Jeux olympiques ont été annulées. Était-ce toujours un objectif envisageable de vous qualifier pour vos premiers JO?
Rejoindre Tokyo reste mon grand objectif. Pour le moment, les minima restent à 5,80 m mais qui dit que le CIO ne devra pas aller rechercher des athlètes qui sont un peu en dessous de cette barre? Pour le saut à la perche, 32 athlètes sont repris. J’espère en faire partie.
Quel est votre programme pour y arriver?
Je dois encore en parler avec mon manager, mais de toute façon en ce moment cela ne sert à rien de tirer des plans sur la comète. Mais il y aura toujours bien assez de compétitions pour y arriver. Je ne me tracasse pas.
De manière plus générale, craignez-vous de plus en plus que les JO, prévus dès le 24 juillet, soient annulés?
Il faudra voir ce que les Japonais veulent… Voudront-ils bien que la moitié de la planète (sic) vienne chez eux? C’est avant tout leur décision. Mais je pense qu’annuler purement et simplement les JO, ça sera compliqué. Personnellement, je vois plus un report qu’une annulation. Le Japon a fait de si gros investissements pour que ceux-ci aient lieu.
Enfin, un mot d’encouragement pour nos lecteurs?
Je ne suis pas très bon pour donner des conseils (rires). Mais j’ai envie de leur dire de ne pas céder à la panique. La situation est compliquée, mais il faut rester au maximum rationnel. C’est l’occasion d’encore plus renforcer les liens familiaux et de penser à nos aînés, aux personnes les plus touchées. L’économie, le travail ou encore le sport passent au second plan dans des situations telles que celles que nous vivons en ce moment. La santé avant tout!