Ittre : au Théâtre de la Valette, "Pour un oui ou pour un non"
La saison théâtrale se termine avec une petite surprise à la Valette. "Pour un oui ou pour non" met en scène deux amis qui règlent leurs comptes. À voir dès ce jeudi 11 mai.
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Publié le 09-05-2023 à 16h32 - Mis à jour le 09-05-2023 à 16h33
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Cette pièce de Nathalie Sarraute, c’est l’histoire d’une longue amitié qui se délite, et prend une dimension universelle avec ses airs de situation qu’on a tous connue un jour… Le pitch est simple: deux amis discutent et l’un reproche à l’autre d’avoir pris des distances. Ce dernier lui avoue qu’il n’a pas apprécié une phrase prononcée il y a quelque temps. Leur amitié est remise en cause pour une broutille, ou peut-être parce que c’était le mot de trop après beaucoup d’autres… Ou encore parce que, comme l’un des deux le reproche à l’autre, il a pour habitude de mettre fin à ses amitiés "pour un oui ou pour un non".
Gauthier Jansen, comédien d’origine rixensartoise désormais installé dans le Sud de la France, a proposé à son ami Jean-Philippe Altenloh de lui donner la réplique dans cette pièce au rythme soutenu. "Nous nous connaissons bien, nous avons déjà joué ensemble au Théâtre du Parc. Et lorsque nous avons parlé de ce projet à Michel Wright, le directeur de la Valette, il a été immédiatement partant pour le mettre en scène, car c’est un texte qu’il aime beaucoup.
Pour travailler ce texte, on est parti sur le principe que les relations amicales et amoureuses sont souvent menacées par notre orgueil. C’est souvent ce qui pourrit les relations. On ne veut pas lâcher son petit bout de gras… Je pense que chacun de nous se reconnaîtra dans l’un ou l’autre de ces personnages, voire les deux…"
Deux amis de longue date sur un ring de boxe
Si les deux personnages sont aux antipodes l’un de l’autre, c’est aussi le cas de nos deux comédiens: "Nous avons une quinzaine d’années de différence, poursuit Gauthier Jansen. Mais surtout, nous avons des styles et des codes théâtraux radicalement opposés. Jean-Philippe est hyperacadémique, bien dans le cadre et très raide dans ses déplacements, tandis que je suis un peu anarchique, feu follet. On joue à fond sur ces différences. De ce contraste naissent évidemment les tensions mais aussi le rire."
L’affrontement durera une heure. Pas plus. Pour l’occasion, la disposition de la salle va bouger et le public être disposé en bi-frontal. Au centre, quatre chaises blanches et les deux amis pris en étau, comme sur un ring de boxe.
Pour un oui ou pour un non (1982) est la pièce de théâtre la plus connue de Nathalie Sarraute. Celle-ci s’y penche sur le sens caché des mots et des conversations. Le texte a donné lieu en 1988 à un téléfilm avec Jean-Louis Trintignant et André Dussolier.
"Le travail en répétition a parfois été déroutant parce que les dialogues confinent par moments à l’absurde, ajoute Gauthier Jansen. Quand on ne comprenait pas le sens d’une réplique, Michel Wright nous disait: “C’est pas grave, continuez !”. Parce qu’on ne joue pas les mots, on joue les états émotionnels des personnages."
Après la Belgique, la pièce devrait tourner en France. C’est en tout cas le vœu de Gauthier Jansen: "Les Français nous envient tellement notre sens de l’absurde et de l’autodérision. C’est un peu notre spécialité. Alors nous montons cette pièce en mettant un maximum d’humour et de légèreté. La patte belgo-belge devrait séduire".
À la Valette, du jeudi 11 au dimanche 21 mai, à 20 h 30 (sauf le 14 et le 21 à 17 h). www.theatrelavalette.be