« La Nostalgie des Blattes », déridera la Valette (Ittre) jusqu’au 12 février
" La Nostalgie des Blattes " est à voir à la Valette jusqu’au 12 février. Un texte drôle et féroce, qui parle de vieillesse, d’authenticité dans un monde aseptisé. C’est Hélène Theunissen qui est à la mise en scène.
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Publié le 03-02-2023 à 19h11 - Mis à jour le 03-02-2023 à 19h12
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Nous sommes dans un monde post-apocalyptique, où tout est aseptisé et interdit. Plus rien. Plus de bactéries, de tabac, de sucre, de gluten, de champignons, même plus d’insectes. Les brigades sanitaires veillent. Seules subsistent les deux dernières vieilles femmes, des spécimens exposés dans une salle de musée.
"J’ai mis cette pièce en scène à la demande de deux de mes anciennes étudiantes du Conservatoire, explique Hélène Theunissen, qui est également comédienne. Lorsque j’ai lu ce texte, j’ai adoré, car Pierre Notte décrit avec beaucoup d’humour un monde où subsistent deux femmes, les deux dernières vieilles de l’Humanité, dans un monde ultra-aseptisé, débarrassé de la vieillesse car c’est évidemment devenu inconcevable de vieillir, tout le monde est botoxé, etc. Elles ont résisté à ça, ce sont les deux seules vraies vieilles. Mais elles sont rivales. L’une est une comédienne, l’autre une prostituée, pourtant elles vont nouer une amitié… Ça parle de ça aussi…"
Julie Denain et Julie Duroisin, les deux comédiennes, ont déjà joué la pièce une trentaine de fois, depuis sa création au Festival de Théâtre de Spa. À chaque représentation, le travail de maquillage et grimage est de taille. Car les deux comédiennes sont à peine âgées d’une trentaine d’années et doivent recouvrir l’apparence de deux vieilles femmes bien ridées.
"Ça parle de la vieillesse, de la chair, de la peau, de la vie qui passe dans un monde aseptisé qui n’existe pas mais dont on ressent parfois les relents… C’était surtout le cas durant la période post-Covid, car il y avait beaucoup de liens entre le réel et ce texte", ajoute Hélène Theunissen.
Cette Nostalgie des Blattes arrive, dans la carrière de la metteuse en scène, elle-même sexagénaire, juste après un seul-en-scène qu’elle a interprété fin de l’année dernière, au Vilar. Intitulé Perfect Day et écrit par Geneviève Damas, cette pièce parlait quant à elle du désir chez les femmes de plus de 60 ans. Une sorte de fil rouge ?
" Je ne sais pas. S’il y a un lien, il n’est pas conscient en tout cas. Ce n’est pas stratégique. Mais on peut effectivement faire ce constat, se défend l’artiste. Je suis une femme, je traverse la vie et il y a des rendez-vous naturels entre ma vie et le théâtre. J’aime transmettre mes émotions et ma perception de la vie au public. Donc, ce n’est pas tout à fait étonnant que je fasse des choix artistiques en lien avec ma vie. Et le vieillissement, la féminité, ce sont des thématiques qui me parlent.
Si j’ai accepté de faire cette mise en scène, ce n’est pas uniquement pour ça mais aussi parce que le texte est lucide, intelligent, drôle et touchant. "
La petite scène de la Valette convient parfaitement à cette pièce, où les deux comédiennes sont assises devant un écran qui fait office de décor minimaliste du musée.
Le message n’est pas désabusé, tant s’en faut, rassure Helène Theunissen: "Ce qu’il faut en retenir, c’est qu’il vaut mieux profiter de la vie que s’inquiéter du fait que l’on vieillit. S’en foutre des diktats de la société et rester libre dans sa tête", conclut-elle.
www.theatrelavalette.be